Marocains de Daech, à qui profite le crime ?

 Marocains de Daech, à qui profite le crime ?

Réunion du président russe Vladimir Poutine (D) avec le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu à Sotchi


Quel est le rapport entre Netanyahu et les attentats de Barcelone ? Apparemment aucun. Mais si on observe l’actualité la plus récente, le moins qu’on puisse dire, c’est que dans l’agenda du Premier ministre israélien, Daech figure en bonne place.


« Netanyahu a dit à Poutine que l’Iran ne doit pas remplacer l’EI en Syrie ». Le titre du Times Of Israël se veut assez explicite sur les motifs de la visite éclair de l’homme fort de l’Etat hébreu à Moscou mais pas assez pour comprendre les dessous de la frénésie du Premier ministre israélien.


Selon des sources dignes de foi, les Israéliens se seraient  déplacés chez les Russes pour arracher la promesse de ne pas dévoiler les informations les plus sensibles concernant la paternité des opérations de Daech dans le monde qui reviendrait en grande partie au Mossad. L’offensive russe en Syrie dans le fief de l’Etat Islamique a d’ailleurs permis de démanteler et d’arrêter nombre d’agents de la CIA et du Mossad qui travaillent pour la nébuleuse terroriste.


Plus récemment, les autorités libyennes ont annoncé avoir procédé à l’arrestation d’un agent du Mossad se faisant passer pour un imam et orateur de la prière du vendredi sous le pseudonyme d’Abu Hafs.


Selon le journal espagnol El Pais, l’espion qui était en réalité un Israélien du nom de Benyamin Efraïm a réussi à s’intégrer dans la société et à créer une cellule de Daech indépendante, composée d’une centaine d’éléments armés et a effectué plusieurs tentatives de pénétration en Égypte à travers la frontière égyptienne.


Par ailleurs, cette organisation, considérée comme étant la plus sanguinaire en Libye, avait menacé de déplacer la guerre à l’intérieur de l’Égypte sous le slogan « Libération de l’Égypte ». La chaîne de télévision libanaise Al-Jadeed TV, a ajouté qu’Efraïm faisait partie d’une unité du Mossad chargée d’espionner dans les pays arabo-musulmans.


Quel est le rapport avec les attentats de Barcelone dirait-on? Il faut juste savoir que cette ville est  réputée être "un nid d'espions" de la CIA et du Mossad qui y possèdent des centaines d’agents infiltrés dans les groupes radicaux.


« Depuis la Seconde Guerre mondiale, Barcelone n'a pas connu une telle concentration intense d'agents secrets étrangers et espagnols, comme l'a confirmé au journal La Vanguardia, en 2011, une source de la communauté du renseignement espagnol. 


« Le grand paradoxe est que les extrémistes et les services les recherchant ou les surveillant à Barcelone disposent de couvertures dans des entreprises locales du même style. En ce qui concerne les services de renseignement, il y a des preuves très fiables indiquant l'existence d'entreprises apparemment gérées par les citoyens d'une nationalité qui sont en fait d'autres nationalités et qui sont en réalité des agents d'infiltration pour un pays tiers.


Les sources indiquent que le CNI, le Mossad et la CIA sont avantagés dans ce mode de camouflage qui est mis en œuvre en ce moment à Barcelone et d'autres villes catalanes. Mais la question est si sensible que personne n'en parle clairement ou n'ose s'étendre sur le sujet » explique le journal.


Au lieu de relancer le débat sur le radicalisme religieux et les véritables commanditaires du terrorisme, les attentats de Barcelone et Cambrils ont été utilisés pour jeter l’anathème sur les Marocains, auteurs des attaques terroristes à travers des raccourcis de bas étage avec le même objectif : essentialiser une population qui aurait les gènes du radicalisme dans le sang. On passera sur la marocanité douteuse de ces jeunes binationaux, dont la plupart ne connaissent le royaume qu’à travers les récits teintés de légende de leurs parents.


Les plus gentils de « ces observateurs » privilégient la thèse du loup solitaire, radicalisé derrière les barreaux ou dans une mosquée de quartier oubliant que derrière chaque revendication de l’Etat Islamique, il y a bel et bien une planification sophistiquée, une organisation minutieuse de toutes les étapes de chaque opération, un choix bien réfléchi des cibles suivi d'une communication qui ferait pâlir de jalousie les plus grands experts de la chose médiatique.


La question qui se pose aujourd’hui, c’est pourquoi monter de telles opérations ? Et pourquoi mettre essentiellement des fantassins de la mort de nationalité marocaine en avant ?


Le bras de fer maroco-israélien en Afrique, la dénonciation ferme récente des crimes de l’Etat hébreu par le roi Mohammed VI et le refus de s’impliquer dans l’axe Ryad/Tel Aviv contre Doha sont une partie de la réponse.


Abdellatif El  azizi

Abdellatif El Azizi