Football. Msakni : Le Messi tunisien

 Football. Msakni : Le Messi tunisien

Après l’entrée fracassante de Msakni face au Maroc

Youssef Msakni est la grande révélation du premier tour de la CAN. A 21 ans, il ressemble même déjà à l’homme providentiel des Aigles de Carthage. Face au Ghana, dimanche, la Tunisie comptera sur son jeune prodige pour l’aider à se hisser en demi-finales. Portrait.

 

Les défenseurs marocains n’ont toujours pas compris. Ce démarrage plein gaz, cette conduite de balle déroutante, et cette tonicité remarquable, ressort idéal pour armer une frappe précise au bout de son sprint balle au pied. Tout est allé trop vite.

Entré à la 56e minute face aux Lions de l’Atlas, lors du premier match des Aigles de la CAN, Youssef Msakni n’a pas tardé à montrer ce qu’il pouvait apporter à sa sélection nationale.

Pour le deuxième rendez-vous de la sélection tunisienne, Sami Trabelsi tire les leçons de cet apport indiscutable, et titularise le jeune homme de 21 ans. Msakni va encore frapper. Face au Niger, la petite perle de l’Espérance Tunis réalise à peu près le même numéro que face aux Lions de l’Atlas, et ouvre le score dès la quatrième minute.

Face au Gabon ? Il ne trouve, cette fois, pas le chemin des filets, mais il fut bien le premier à solliciter le portier des Panthères. Comme s’il devait déjà montrer l’exemple, malgré son statut de benjamin de la sélection.

En décembre, Msakni avait déjà profité d’une scène d’exposition internationale pour exhiber son talent. En demi-finale du Mondial des Clubs, l’Espérance Tunis vit une immense désillusion en se faisant sortir face au Al-Sadd de Nadir Belhadj.

Mais, au coup de sifflet final, un nom revient invariablement dans les conversations des observateurs, comme de la partie adverse, celui de Msakni. « Nous avions beaucoup supervisé l’Espérance avant le tournoi et nous savions de quoi il était capable. Aujourd’hui, il n’a fait que confirmer », déclare ainsi Jorge Fossati, l’entraîneur uruguayen des quataris. Le site internet de la FIFA se précipite, lui, pour aller interviewer la petite merveille.

 

Il s’inspire de Messi

Youssef Msakni avait commencé à faire parler de lui dès 2007. Il participe à la Coupe du Monde moins de 17, et inscrit trois buts en quatre matches. La pépite formée au Stade Tunisien fait ses débuts en pros avec l’Espérance Tunis dès 2008.

A 18 ans, il inscrit ses premiers buts pour les Sang et Or. Msakni est le joueur dont ses partenaires comme le public attendent l’étincelle. Plutôt qu’un pur avant-centre, le jeune tunisien peut être considéré comme un attaquant tout terrain, un joueur que l’on place sur un côté pour mieux le faire repiquer vers l’axe. Après son entrée fracassante face au Maroc, le quotidien italien, La Reppublica, est même allé jusqu’à le comparer avec Lionel Messi. Rien de moins.

Toutes proportions gardées, Msakni partage un air de famille avec le triple Ballon d’Or. Dans ses longues chevauchées, où les défenseurs ressemblent à des dominos tombant les uns après les autres, pris de court par ses crochets ciselés et sa vitesse balle au pied. Dans son allure, son attitude aussi, réservée, comme celle de l’Argentin. Timide, l’attaquant de l’Espérance Tunis préfère éviter les micros, quand il le peut.

Interrogé, il concède que la comparaison avec Messi ne relève pas de la simple lubie journalistique. « Je fais tout pour imiter ce qui se fait de mieux dans le football, comme Messi par exemple », a t-il déclaré au terme de la demi-finale du Mondial des Clubs.

 

Le Ghana le craint

Le talent hors-norme de Msakni fait croître l’intérêt autour de sa personne. A l’hiver 2011, l’Espanyol Barcelone avait tenté de l’engager. Mardi dernier, on l’annonçait à Lille. Sous contrat jusqu’à juin 2013 avec l’Espérance Tunis, le détonateur offensif des Sang et Or devra toutefois patienter avant de s’engager avec un club du Vieux Continent.

En attendant, il évoluera aux côtés de son grand frère, Iheb Msakni, 25 ans, qui vient de rejoindre les rangs du champion d’Afrique 2011.

D’ici le mercato d’été, les enchères vont monter en Europe pour s’adjuger le prodige de Tunis. Dimanche, il sera l’homme à surveiller pour l’arrière-garde musclée des Blackstars. Celui qui pourrait aider la Tunisie à accéder aux demi-finales. Les internationaux marocains qui seront devant leur écran savent exactement de quoi Msakni est capable.

Thomas Goubin

Thomas Goubin