Crédit Coopératif : la fermeture du compte de l’UJFP provoque la colère des clients

 Crédit Coopératif : la fermeture du compte de l’UJFP provoque la colère des clients

Pascal Pouyet, directeur général du Crédit Coopératif

La décision du Crédit Coopératif de fermer le compte de l’Union juive française pour la paix (UJFP), effective depuis le 9 août, continue de susciter la controverse. Près de 500 clients de la banque, issus de tous horizons – artistes, entrepreneurs, enseignants, retraités, chercheurs, cinéastes, etc. – ont adressé une lettre collective pour dénoncer une décision « opaque » et « injustifiée ».

Les clients dénoncent un acte injustifié

Dans cette lettre, ils rappellent avoir choisi le Crédit Coopératif pour son engagement envers l’économie sociale et solidaire et son rôle unique dans le soutien aux associations d’intérêt général. Ils dénoncent le recours à des accusations non fondées de « soutien au terrorisme » et s’inquiètent de la manière dont la banque a géré la situation. « Comment notre banque peut-elle ainsi trahir la confiance de ses clients en cédant au climat médiatique et politique mortifère ? », écrivent-ils, en soulignant l’importance des actions humanitaires de l’UJFP à Gaza, entièrement documentées et transparentes.

Les exigences des clients

De ce fait, les signataires exigent de la banque qu’elle rende transparentes, dans les plus brefs délais, les raisons de sa décision et qu’elle fournisse des justifications légales. Ils ajoutent : « Si elle n’en est pas capable, qu’elle revienne sur les accusations formulées à l’encontre de l’UJFP, sans quoi nous prendrons collectivement la décision de lui retirer notre confiance et de clore nos comptes. »

Le Crédit Coopératif s’explique

Contacté par Le Courrier de l’Atlas en juillet dernier, le directeur général du Crédit Coopératif, Pascal Pouyet, était resté évasif : « Nous avons respecté nos obligations réglementaires. Ce n’est pas un désaccord politique, mais une question de conformité à la loi. » Invité à préciser, il s’était retranché derrière le secret bancaire : « La banque est un métier très régulé. Je dois respecter le “code de la route” bancaire et je suis tenu par un secret très strict. » Il tenait néanmoins à être catégorique : « Personne au Crédit Coopératif n’a accusé l’UJFP de quoi que ce soit, notamment pas de soutien au terrorisme. » Quant aux soupçons de pressions extérieures, il démentait fermement : « Absolument. Aucune pression, d’aucune sorte. »

Une mobilisation qui pèse

La mobilisation de ces près de 500 clients, représentant une large diversité sociale et professionnelle, illustre l’attachement à la transparence et aux valeurs coopératives de la banque. Pour eux, il ne s’agit pas seulement de soutenir l’UJFP, mais de rappeler qu’une banque engagée ne peut se soustraire au contrôle démocratique de ses clients. Faute de justifications publiques, le Crédit Coopératif risque de voir vaciller la confiance de ceux qui ont fait de ses valeurs la raison de rester clients.