Drapeau palestinien : amende demandée à l’encontre de la maire de Malakoff

 Drapeau palestinien : amende demandée à l’encontre de la maire de Malakoff

Les drapeaux palestinien, français et européen flottant devant la mairie de Malakoff, au sud de Paris, le 21 septembre 2025. (Photo Bertrand GUAY / AFP)

Afin de contraindre la maire de Malakoff à enlever le drapeau palestinien hissé sur le fronton de son hôtel de ville, le préfet des Hauts-de-Seine a demandé une astreinte auprès du tribunal.

Drapeau palestinien : amende demandée à l'encontre de la maire de Malakoff
Marche pour la reconnaissance de l’État palestinien, le 21 septembre 2025, à Malakoff, avec la maire PCF Jacqueline Belhomme et le sénateur PCF Ian Brossat. Bertrand GUAY / AFP

5 000 euros par jour. C’est le montant de l’astreinte réclamée par le préfet des Hauts-de-Seine à l’encontre de Jacqueline Belhomme, maire de Malakoff.

Face à l’entêtement de cette dernière, selon France Info, le préfet a saisi, hier (21 septembre), le tribunal administratif afin d’appliquer une astreinte journalière, tant que le drapeau palestinien flottera sur le fronton.

Une manière de faire plier l’édile qui avait déjà fait fi d’une ordonnance rendue par le tribunal administratif, samedi (20 septembre), lui enjoignant de retirer le drapeau.

Battage médiatique

Concernant l’ordonnance du tribunal administratif, Jacqueline Belhomme confirmait l’avoir bien reçue, mais avait tout de même indiqué qu’elle maintiendrait le drapeau palestinien sur son hôtel de ville jusqu’à mardi.

« C’est beaucoup d’agitation pour rien, beaucoup de battage médiatique de la part de la place Beauvau parce qu’on n’a même pas une amende », affirmait la maire de Malakoff.

Une remarque qui a dû faire partie des éléments ayant poussé le préfet des Hauts-de-Seine à réclamer au juge une sanction financière afin de faire obéir Jacqueline Belhomme.

Le fait d’afficher le drapeau palestinien sur le fronton des mairies est devenu un geste très médiatisé depuis le message d’Olivier Faure, premier secrétaire du Parti socialiste, sur X, le 14 septembre : « Le 22 septembre, quand la France reconnaîtra enfin l’État palestinien, faisons flotter le drapeau palestinien sur nos mairies ».

« Deux poids, deux mesures »

« La justice administrative a ordonné (…) le retrait de drapeaux palestiniens du fronton de mairies, au motif qu’ils portaient gravement atteinte au principe de neutralité des services publics », rappelait Bruno Retailleau, ministre démissionnaire de l’Intérieur, le 15 septembre. Ce, avant de produire une circulaire demandant aux préfets de saisir la justice administrative contre les décisions des maires de pavoiser le drapeau palestinien.

Jacqueline Belhomme dénonçait une différence de traitement : « Il y a deux ans, on a fait cette initiative autour de la paix (…) sur le thème de l’Ukraine. On n’a pas eu, ni la police, ni les injonctions pour enlever le drapeau de l’Ukraine. Il y a quand même deux poids, deux mesures ».

En outre, via un courrier adressé au président de la République, Emmanuel Macron, hier (21 septembre), Olivier Faure a demandé d’autoriser « les communes qui le souhaitent à pavoiser leur mairie » aujourd’hui.

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