Lycéenne voilée empêchée de passer le bac : des témoins remettent en question la version de la CPE

 Lycéenne voilée empêchée de passer le bac : des témoins remettent en question la version de la CPE

Lycée Charlemagne à Paris – Magali Cohen / Hans Lucas / Hans Lucas via AFP.

Lycéenne voilée empêchée de passer le bac : deux versions dans cette histoire. La première, défendue bec et ongles par la conseillère principale d’éducation (CPE) du lycée Charlemagne à Paris, se fissure au fil des jours.

 

La CPE prétend qu’une élève, venue passer le bac le 16 juin dernier, aurait refusé d’enlever son voile en entrant dans l’établissement. Une version mise à mal par de nombreux témoins.

D’après eux, comme le rapportent nos confrères de France info, la candidate au bac aurait subi un acte islamophobe et la hiérarchie du lycée cherche à camoufler « une situation inacceptable ». D’après ces mêmes témoins, la jeune femme aurait retiré immédiatement son voile quand la CPE le lui a demandé.

La conseillère principale d’éducation aurait par la suite empêché la bachelière de pénétrer à l’intérieur de l’établissement en continuant de s’en prendre à elle. La CPE aurait tenu ces propos : « Tu enlèves ton truc ! Et il peut y avoir des témoins, je n’en ai rien à faire ». L’échange tendu aurait duré suffisamment pour qu’une commerçante voisine vienne s’interposer, inquiète de voir une élève se faire crier dessus de cette manière.

Certains membres du personnel signataires d’un communiqué apportent d’ailleurs leur soutien à cette lycéenne voilée. « Nous sommes profondément choqués de l’attitude de cette responsable envers une jeune lycéenne qui ne demandait qu’à passer son bac dans de bonnes conditions », peut-on lire dans ce communiqué. « De surcroît, la déferlante réactionnaire et les menaces qu’elle a reçue par centaines de la part de l’extrême droite ajoutent au traumatisme », ajoutent ces personnels.

Les membres du personnel apportent toutefois leur soutien à la CPE, car « les menaces proférées » à son encontre « sont inacceptables et totalement éloignées de nos valeurs ». Le nom de la conseillère d’éducation a été publié sur Twitter, elle a même reçu des menaces de mort.

Une enquête a été ouverte par le pôle national de lutte contre la haine en ligne.

 

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Nadir Dendoune