Perquisition de l’UNRWA : nouvelle provocation des autorités israéliennes

 Perquisition de l’UNRWA : nouvelle provocation des autorités israéliennes

Le siège de l’UNRWA à Jérusalem-Est, où le drapeau de l’Agence a été retiré puis remplacé par le drapeau israélien le 8 décembre 2025, à la suite de l’intervention des autorités. AHMAD GHARABLI / AFP

Hier (8 décembre), le siège de l’Agence des Nations unies pour les réfugiés palestiniens, à Jérusalem-Est, a été perquisitionné par les autorités israéliennes. Une intrusion illégale ?

 

Les responsables de l’UNRWA, agence onusienne en charge des réfugiés palestiniens, sont restés sans voix.

« La police israélienne (…) est entrée de force dans l’enceinte de l’UNRWA à Jérusalem-Est (…) toutes les communications ont été coupées. Les équipements informatiques et autres biens ont été saisis. Le drapeau de l’ONU a été retiré et remplacé par un drapeau israélien », indiquait hier Philippe Lazzarini, commissaire général de l’UNRWA.

Ce dernier dénonce « un mépris flagrant de l’obligation d’Israël, en tant qu’État membre des Nations unies, de protéger et de respecter l’inviolabilité des locaux de l’ONU ».

Lors de la perquisition, aucun employé de l’agence n’était présent, hormis du personnel de sécurité. Désormais interdite d’exercer sur le territoire israélien depuis le début de l’année, l’UNRWA a déplacé ses activités à Amman (Jordanie).

Escalade ?

Pour Jonathan Fowler, porte-parole de l’UNRWA, cette intrusion au sein d’une agence onusienne fait craindre d’autres actions contre des organisations ciblées :

« Qui peut dire que ça ne va pas toucher d’autres agences des Nations unies demain, dans deux semaines, et ensuite éventuellement les consulats des pays qui, entre guillemets, “posent problème” ? »

Le 6 octobre 2024, la commission des Affaires étrangères et de la Défense de la Knesset, le Parlement israélien, a approuvé deux textes de loi visant à mettre fin à l’activité et au statut de l’UNRWA en Cisjordanie occupée et à Gaza.

Peu après, le ministère israélien des Affaires étrangères s’en félicitait, accusant frontalement l’agence onusienne : « L’UNRWA, l’organisation dont des employés ont participé au massacre du 7 octobre et dont beaucoup sont membres du Hamas, fait partie du problème de la bande de Gaza et non de la solution. »

La question des réfugiés

Pour le porte-parole de l’UNRWA, ce ciblage de l’agence servirait un « agenda » précis : « On peut dire que c’est, effectivement, pour nous écarter de la scène, pour ensuite s’attaquer à la grande problématique du statut de réfugié. »

De nombreux Palestiniens bénéficient de ce statut, qui les rend éligibles à un « droit au retour » sur les terres de leurs aïeux.

Vendredi dernier (5 décembre), l’Assemblée générale de l’ONU a voté le renouvellement du mandat de l’UNRWA pour trois ans.

Avec 150 voix pour, 10 contre et 14 abstentions, le soutien a été largement majoritaire. Sans surprise, Israël, les États-Unis, la Hongrie ou encore l’Argentine se sont prononcés contre.

 

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