Accord migratoire franco-britannique : premiers échanges de migrants et contexte explosif

Des policiers à cheval observent des partisans de l’activiste d’extrême droite britannique Tommy Robinson lors d’une marche anti-immigration à Londres, le 13 septembre 2025. (Photo CARLOS JASSO / AFP)
Suite à l’accord conclu cet été, les premières personnes migrantes arriveront cette semaine à Paris. Ceci, après un week-end marqué par une grande manifestation anti-immigration à Londres.
« Pour la première fois, les migrants arrivant par petits bateaux seront arrêtés puis renvoyés rapidement en France (…) en échange de chaque retour, un individu différent pourra venir via un itinéraire contrôlé et légal », se félicitait Keir Starmer, Premier ministre britannique, le 10 juillet dernier, à l’occasion de l’officialisation de l’accord migratoire franco-britannique.
Deux mois plus tard, cet accord se concrétise avec l’annonce de l’arrivée, cette semaine, des premiers migrants renvoyés du Royaume-Uni vers la France. Ce premier mouvement, confirmé par le ministère de l’Intérieur, activera une mécanique de régularisation des deux côtés de la Manche.
Départs volontaires et immigration choisie
Une fois arrivée sur le sol français, la situation administrative de la personne migrante sera examinée, pour vérifier notamment s’il existe déjà une demande d’asile.
Cette dernière se verra également proposer une aide au retour volontaire dans son pays d’origine comprenant la prise en charge des frais de transport ainsi qu’une enveloppe de 2 500 euros par adulte et par enfant.
Si l’aide au retour est refusée et que la personne migrante n’est pas éligible à l’asile, elle fera l’objet d’une obligation de quitter le territoire.
Côté londonien, dans le cadre de l’échange, les premiers migrants arriveront samedi. Seuls les individus « qui n’ont pas essayé d’entrer illégalement au Royaume-Uni » seront éligibles pour cet échange, rappelait Keir Starmer, en juillet.
De plus, les candidats devront, préalablement, s’inscrire sur une plateforme en ligne pour obtenir un droit de séjour au Royaume-Uni.
Contexte explosif
En juillet dernier, avec plus de 21 000 migrants ayant traversé la Manche depuis le 1er janvier, ces arrivées illégales atteignaient un niveau record.
Nigel Farage, chef de file du parti anti-immigration Reform UK, fustigeait alors l’accord migratoire : « Cet accord est une humiliation. Nous avons agi comme un membre de l’Union européenne et nous nous sommes inclinés devant un président français arrogant ».
Samedi dernier (13 septembre), juste avant les premiers échanges, une manifestation anti-immigration, à l’initiative notamment de l’activiste d’extrême droite Tommy Robinson, a réuni environ 110 000 personnes selon les estimations policières.
Durant ce grand rassemblement, une partie des manifestants appelait Keir Starmer à démissionner.
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