Afrique. Dialogue stratégique des Think Tanks africains à Rabat

Crédit photo IRES/www.ires.ma
Le Maroc est résolu à contribuer à l’édification d’un continent stable et prospère, a affirmé, lundi 5 mai à Rabat, Mohamed Tawfik Mouline, directeur général de l’Institut Royal des Études Stratégiques (IRES), lors d’une rencontre de haut niveau organisée dans le cadre du Dialogue stratégique des Think Tanks africains.
Organisée les 5 et 6 mai à Rabat à l’initiative de l’IRES, sous le thème « Afrique en mutation : le pouvoir des Think Tanks africains dans l’analyse, l’anticipation et l’adaptation », cette rencontre constitue une opportunité majeure pour renforcer les convergences intellectuelles africaines, poser les bases d’une vision commune du développement et promouvoir une gouvernance continentale fondée sur la responsabilité partagée, la coopération Sud-Sud et l’appropriation collective des leviers de transformation.
Dans son allocution d’ouverture, M. Mouline a souligné que la politique africaine du Royaume repose sur « le renforcement de partenariats mutuellement profitables avec les pays africains, ainsi que sur l’engagement constant du Maroc en faveur des causes du continent ». Il a notamment mis en avant les initiatives lancées par le Royaume au profit des États africains, citant l’Initiative Royale pour l’Afrique Atlantique.
« Annoncée par Sa Majesté le Roi Mohammed VI, l’Initiative Royale pour l’Afrique Atlantique — aujourd’hui devenue le processus africain des États atlantiques — constitue une nouvelle pierre angulaire du renforcement de l’intégration africaine », a-t-il indiqué. Il a ajouté que cette initiative vise à faire de la façade atlantique africaine « un haut lieu de communion humaine, un pôle d’intégration économique et un foyer de rayonnement continental et international », avec des retombées positives pour l’ensemble du continent, en particulier les pays atlantiques et sahéliens. À ce titre, il a rappelé que le Sahara marocain dispose de tous les atouts pour devenir un hub stratégique au service de l’Afrique.
Un Agenda 2063 pour une Afrique prospère et stable
M. Mouline a également insisté sur le rôle central des think tanks dans l’éclairage de la décision publique, grâce à la mobilisation d’expertises de haut niveau nourries par la réflexion stratégique, l’analyse prospective et le débat d’idées. Ces institutions « offrent aux décideurs publics et privés des grilles de lecture pertinentes pour appréhender des enjeux complexes », a-t-il précisé.
De son côté, Eghosa Osaghae, directeur général de l’Institut nigérian des affaires internationales, a souligné l’importance de cette rencontre, qui permet de rassembler les Think Tanks africains afin de mutualiser les expertises et renforcer les capacités d’anticipation stratégique du continent. L’objectif, selon lui, est d’atteindre les ambitions de l’Agenda 2063 pour une Afrique prospère, stable, sans conflit, sans guerre ni pauvreté, capable de mobiliser ses ressources stratégiques pour son propre développement.
Quant à Daniel Urbain Ndongo, directeur de l’Institut des relations internationales du Cameroun, il a mis en lumière l’apport des Think Tanks africains aux politiques publiques, estimant que leur contribution peut aider les gouvernements à mieux coordonner leurs actions en faveur d’une croissance économique plus soutenue. Il a toutefois pointé plusieurs défis auxquels ces institutions sont confrontées, notamment en matière de coordination, d’autonomie financière et d’objectivité. Selon lui, l’action d’un think tank « doit impérativement s’appuyer sur des études solides et des faits vérifiables, à l’abri de toute influence extérieure ».