Ahmed Jaouadi en or : la natation tunisienne brille à Singapour
C’est un autre jour historique pour la natation tunisienne. Ahmed Jaouadi, jeune espoir devenu désormais figure incontournable de la discipline, a décroché le 30 juillet la médaille d’or du 800 mètres nage libre aux Championnats du monde à Singapour, bouclant la distance en un temps impressionnant de 7 minutes, 36 secondes et 88 centièmes, record du monde en prime, avec la manière !
Ce chrono exceptionnel relègue ses concurrents allemands Sven Schwarz (7:39.96) et Lukas Maertens (7:40.19) à plusieurs secondes derrière lui. Un temps qui place le jeune athlète parmi les meilleurs performeurs mondiaux de la spécialité et confirme une ascension amorcée depuis plusieurs saisons. Un sacre mondial qui vient couronner une année déjà exceptionnelle pour Jaouadi.
En 2024, il s’était en effet illustré lors des Jeux africains à Accra en remportant trois médailles, dont deux en or sur 400 et 800 mètres. Il avait également brillé lors des Championnats d’Afrique en remportant le titre continental du 1500 m nage libre, et obtenu une honorable quatrième place aux Jeux olympiques de Paris, consolidant sa réputation de spécialiste des longues distances. Ses performances constantes lui ont valu le titre de meilleur nageur tunisien de l’année, décerné par la Fédération nationale de natation.
Confirmation du brio tunisien en natation
Mais la réussite d’Ahmed Jaouadi s’inscrit aussi dans une tradition d’excellence tunisienne en natation. Le premier à ouvrir la voie fut d’abord le l’iconique Oussama Mellouli, médaillé olympique à Pékin (or sur 1500 m en 2008) et à Londres (bronze en 1500 m, or en eau libre en 2012). Mellouli a longtemps été la figure tutélaire de la natation dans le pays, inspirant toute une génération, dont Jaouadi est probablement à ce jour le plus brillant héritier.
D’autres nageurs tunisiens ont également marqué la scène régionale et internationale ces dernières années. Citons notamment le prédécesseur de Jaouadi à la couronne mondiale en 800 m, Ayoub Hafnaoui, bien que ses performances aient manqué de constance récemment, ou encore Nadine Gharsallah, figure montante du 200 m papillon féminin. Ces nouveaux visages témoignent du renouveau de la discipline en Tunisie, porté par des investissements ciblés malgré de modestes moyens, une meilleure détection des talents ainsi qu’une exposition accrue aux compétitions internationales.
La victoire de Jaouadi à Singapour dépasse en cela le simple cadre individuel. Elle symbolise le retour de la Tunisie au plus haut niveau de la natation mondiale, d’autant qu’à 20 ans, le jeune champion semble n’avoir pas encore atteint son apogée. Avec les Jeux olympiques de Los Angeles 2028 en ligne de mire, l’histoire ne fait peut-être que commencer.
