Discrimination à l’emploi : testing et nécessité d’une politique publique

Capture d’écran / YouTube / franceinfo
Afin de lutter contre la discrimination à l’emploi, Aurore Bergé a annoncé le lancement d’une campagne de testing. Pour SOS Racisme, le testing doit être accompagné d’une politique adéquate.
« Je lance aujourd’hui une campagne massive d’envoi de 4 000 CV tests qui répondent à de véritables offres d’emploi », annonçait hier (15 décembre), Aurore Bergé au micro de france info.
La ministre déléguée chargée de l’Egalité entre les femmes et les hommes et de la lutte contre les discriminations, tient donc parole après avoir annoncé cette campagne de testing le 22 mai dernier.
La ministre s’est d’ailleurs félicitée d’une initiative, d’une telle ampleur, inédite au niveau de l’Etat. Cette campagne a pour but de mieux connaître et mieux quantifier cette discrimination à l’emploi.
Quels secteurs touchés ?
Dans le cadre de cette campagne de testing, Aurore Bergé précisait que 20 secteurs seront ciblés et les critères analysés seront le sexe, le nom, le prénom, l’adresse des candidats.
« C’est une bonne chose de mesurer les discriminations, de connaître précisément où elles se déploient », réagissait Dominique Sopo, président de SOS Racisme.
Toutefois, selon ce dernier, le testing n’est pas « une solution magique ». Les résultats devront être analysés et l’Etat devra mettre en place une politique publique et un cadre législatif adapté afin de lutter contre la discrimination à l’emploi.
« Name and shame »
Le président de SOS Racisme a également abordé le sujet des actions plus « robustes » à mettre en place pour inciter les entreprises à prendre leurs responsabilités. Parmi les propositions évoquées, « le « name and shame », que le gouvernement a refusé en 2019 », regrettait Dominique Sopo, une pratique consistant à désigner nommément les entreprises coupables de discrimination.
Autre proposition faite par le président de l’association : « revoir le droit pour que les entreprises qui sont condamnées pour discriminations puissent être exclues, pendant une certaine période, des marchés publics ».
Pour rappel, la dernière édition du baromètre des discriminations dans l’emploi publié la semaine dernière par la Défenseure des droits en partenariat avec l’Organisation mondiale du travail (OIT), révélait qu’une personne interrogée sur trois déclarait avoir été victime de discrimination au cours des cinq dernières années.

