Emploi : hausse de la discrimination liée à l’origine ou la couleur de peau

Illustration – OLIVIER LABAN-MATTEI / AFP
Un nouveau rapport de la Défenseure des droits révèle une hausse des discriminations liées à l’origine et l’âge dans l’emploi.
Plus de neuf actifs interrogés sur dix estiment qu’il existe des discriminations dans le monde du travail.
C’est ce que montre la 18e édition du baromètre des discriminations dans l’emploi, publiée aujourd’hui (10 décembre) par la Défenseure des droits en partenariat avec l’Organisation internationale du travail (OIT).
Le rapport analyse l’évolution des données entre 2016 et 2024.
En 2024, 35 % des personnes interrogées déclarent avoir été victimes de discrimination au cours des cinq dernières années.
Les six critères les plus souvent cités sont le sexe, l’âge, la grossesse ou le congé maternité/paternité, l’origine ou la couleur de peau, la religion ainsi que l’état de santé ou le handicap.
Cité par 42 % des enquêtés, l’âge est le critère le plus fréquemment invoqué par les personnes déclarant avoir été discriminées lors de la recherche d’un emploi.
Origine et couleur de peau
Rapportées par 21 % des personnes discriminées dans l’emploi, l’origine ou la couleur de peau constituent le deuxième motif le plus cité.
Par ailleurs, 53 % des personnes perçues comme noires, arabes ou maghrébines estiment avoir été discriminées en raison de ce critère lors de leur recherche d’emploi.
En 2024, cette catégorie présente un risque 2,8 fois plus élevé de déclarer une discrimination que les personnes perçues comme blanches — un chiffre en hausse par rapport à 2016, où ce risque était multiplié par 2,2.
Le rapport souligne également que « en 2024, comme en 2016, un candidat sur deux rapporte avoir fait l’objet de questions personnelles inappropriées lors d’un entretien, concernant un critère protégé par la loi : âge, origine, lieu de résidence… ».
Les personnes perçues comme noires, arabes ou maghrébines sont 9 fois plus souvent interrogées sur leur origine ou leur couleur de peau que celles perçues comme blanches.
Recommandations
Pour lutter contre les discriminations dans l’emploi, la Défenseure des droits, Claire Hédon, formule plusieurs recommandations.
Elle appelle au renforcement des politiques d’égalité professionnelle entre les femmes et les hommes, ainsi qu’à une intensification des politiques publiques venant soutenir les démarches de diversité en entreprise.
Elle préconise également « la mise en œuvre de politiques visant à développer la mesure des discriminations, notamment par des campagnes nationales de tests de discrimination ».
Ces campagnes doivent être régulières, mais surtout « suivies dans la durée pour accompagner les entités testées », afin de leur permettre de corriger les discriminations mises en lumière au sein de leurs organisations.
