Ces femmes qui nous font vibrer

 Ces femmes qui nous font vibrer

Louisa Nécib. AFP PHOTO


 


Coupe du monde en ce moment, la France débute demain soir sa compétition. Grâce à Lyon et au PSG, le football féminin commence à se faire une place dans l’hexagone. Une juste reconnaissance pour des joueuses qui se battent tout autant que leurs collègues masculins pour un salaire bien moindre. Manque de talent dîtes-vous? Voilà cinq filles qui en ont à revendre.


 


Louisa Nécib, la surdouée


D’origine algérienne et native de Marseille comme son idole, Louisa Nécib a, très jeune, été comparée à Zizou récoltant le surnom de "Ziza". Repérée alors qu’elle avait à peine 15 ans à l’US Marseille XIV, Louisa Nécib a depuis bien grandit.


Depuis son arrivée dans le Rhône en 2007, le club a raflé tous les championnats, plusieurs coupes de France et deux ligue des champions (2011, 2012). Redoutable balle au pied, Louisa est une artiste capable de réaliser des prodiges sur un terrain, « le ballon, pour elle, ce n’est pas trop un problème. Eliminer trois joueuses dans 2m2, elle sait faire » affirmait élogieuse sa coéquipière en équipe de France, Gaëtane Thiney. Taulière en club comme en sélection, Louisa Nécib est également reconnue par ses pairs comme le prouve sa place parmi les 10 finalistes (seule française) au titre de joueuse mondiale Fifa 2014.


Eliminée de la ligue des champions par le PSG, Louisa continue de cartonner en championnat comme l’attestent ses 9 passes décisives. Suffisant pour briguer un 8ème titre consécutif avant de s’envoler décrocher les étoiles au Canada cet été lors de la coupe du monde de football.


 


Sarah Bouhaddi, la gardienne du temple


A 8 ans Sarah Bouhaddi chaussait déjà les crampons mais n’enfilait pas les gants. Milieu ou attaquante elle a opté pour le poste de gardien de but relativement tard, à 15 ans. « Lors d’un tournoi à Mouans-Sartoux, le gardien s’est blessé et on m’a proposé d’aller dans les buts. Ca s’est bien passé. On m’a même élu gardienne du tournoi » raconte-t-elle dans une interview.


Fan absolue du gardien de handball Thierry Omeyer, Sarrah Bouhaddi garde les cages de l’équipe lyonnaise depuis 2009.  Une période dorée pour la joueuse de 28 ans qui a tout raflé avec son club. En équipe de France elle fait partie des meubles, gardienne exemplaire comme lors de la victoire face aux Etats-Unis en début d’année (2-0), arrêtant un pénalty; elle peut parfois passer au travers, « je n’ai pas été décisive sur l’ensemble d’une compétition. Tout le monde peut voir que j’ai toutes les qualités, mais après le jour J, il faut être présent ». 


Un jugement sévère pour cette perfectionniste qui ressasse encore cette erreur commise aux JO face au Japon (1-2) en demi-finale (sortie aérienne manquée). Bien partie pour ravir un nouveau titre de championne avec l’OL, Sarah veut réussir un mondial parfait cet été, « la coupe du monde va être importante pour moi. Je dois montrer que je fais partie des grandes gardiennes ».


 


Jessica Houara-d’Hommeaux, la latérale à tout faire


Depuis sa naissance à Angers en 1987, Jessica Houara a vadrouillé entre Marseille, Clairefontaine et Saint-Etienne avant d’atterrir au PSG.  Élément primordial du onze parisien, toujours en course en ligue des champions et au coude à coude avec l’OL en tête du championnat, Jessica a marqué les esprits face aux Etats-Unis (2-0) en marquant le second but des bleues d’un centre manqué mais décisif.


Dans l’ombre à l’époque de Bruno Bini elle est devenue une pierre angulaire du système de Philippe Bergeroo. Une juste récompense pour cette battante, douée techniquement et toujours au service des autres (4 passes décisives en championnat cette saison).


Bien partie pour emmener son club au plus haut et bientôt détrôner l’ogre lyonnais, la franco-algérienne garde comme toutes les internationales le mondial canadien dans un coin de le tête. Une compétition encore plus particulière pour celle qui participa au lever de rideau du match Chili-Cameroun lors de la Coupe du monde 1998.


 


Amel Majri, la future star


Parfois les statistiques parlent plus que les mots. Cette saison, la latérale (milieu de formation) affiche 8 buts pour 7 passes décisives au compteur. Un ratio impressionnant pour cette joueuse de 22 ans née à Monastir et formée à l’Olympique Lyonnais. Polyvalente, la gauchère peut évoluer presque partout sur un terrain, milieu offensive, meneuse de jeu, et maintenant latérale. Et même si elle préfère « évoluer devant » elle sait se mettre à disposition du collectif, « tant que je joue, je ne me casse pas la tête ».


Cette saison est celle de « la révélation » comme l’estime sa coéquipière en équipe nationale, Jessica Houara-d’Hommeaux, « elle sait très bien défendre, elle va vite, possède une qualité de centre comme j’ai très peu vu. C’est une des joueuses les plus complètes ». Un sacré compliment pour une joueuse qui n’aurait pu jamais porter le maillot bleu.


Sélectionnée avec les équipes de jeunes tunisiennes, Amel Majri, qui a grandi à Vénissieux a choisi la France malgré une naturalisation tardive (il y a plus d’un an), « la Tunisie, c’est mes origines, je suis née là-bas mais je me focalise sur la compétition. J’ai grandi en France, c’est aussi mon pays » a expliqué la joueuse pour le plus grand bonheur des supporters français.


 


Kenza Dali, du DUT au PSG


A 23 ans, elle a déjà gouté aux deux plus grands clubs français de football féminin. A 14 ans elle rejoint l’Olympique Lyonnais et signé son premier contrat professionnel deux années plus tard. Cinq ans après elle déchante face à la concurrence féroce et décide d’aller voir ailleurs. Une décision pas simple dans un paysage footballistique féminin français dominé de la tête et des épaules par l’OL. 


Après un petit tour par Rodez elle rejoint le PSG qui lui fait signer un nouveau contrat professionnel en 2011. Celle qui régale ses coéquipières cette saison (4 passes décisives) aurait pu prendre une toute autre trajectoire. 


Titulaire d’un DUT dans le marketing, elle se voyait « poursuivre avec une licence dans l’évènementiel, puis un master ou entrer dans une école de commerce ». Son talent en aura décidé autrement. Fan de Ronaldinho elle a déjà réussi à faire son trou en équipe de France.


Mais avant de s’envoler vers le Canada, elle a un objectif, faire tomber l’Olympique Lyonnais et prouver à ses dirigeants que la laisser partir fut une erreur.


 


Jonathan Ardines


(Article paru dans votre magazine Le Courrier de l’Atlas du mois de mars 2015.)  

Jonathan Ardines