Education dans le 93 : Les parents d’élèves ne relâchent pas la pression

 Education dans le 93 : Les parents d’élèves ne relâchent pas la pression

Les Bonnets d’ânes (parents et enseignants de Seine-Saint-Denis) occupent la maison d’éducation de la Légion d’honneur


 


Alors que les vacances estivales approchent à grands pas, les parents d'élèves et professeurs de Seine-Saint-Denis ne relâchent pas la pression. Depuis huit mois, de rassemblements en blocages d'établissement, ces derniers se battent pour que leurs enfants aient droit à la même éducation que ceux du reste du territoire. Les responsables politiques restant sourds à ces appels, la mobilisation monte d'un cran.


 


Nos chers voisins


« Nous bloquons nos écoles chaque semaine depuis le 23 mars. Mais l'occupation de nos écoles, l'éducation nationale s'en fiche, ça n'a aucun effet » s'indigne Mounir Othman, parent d'élève de Floréal-Saussaie-Courtille, situé au nord de Saint-Denis. Partant de ce constat, les parents de Floréal-Saussaie-Courtille et les Bonnets d'ânes (parents et enseignants de Seine-Saint-Denis) ont décidé d'occuper un endroit plus « prestigieux » en espérant faire bouger les responsables politiques. Ainsi, samedi dernier (6 juin), un large groupe occupait la maison d'éducation de la Légion d'honneur, établissement d'enseignement destiné aux descendantes de décorés. « C'est un petit îlot à Saint-Denis, où les conditions d'éducation sont luxueuses (…) Par contre, toutes les écoles autour ont des moyens misérables » relève Mounir Othman.


 


Y a-t-il un élu dans la circonscription ?


Comme prévu, l'occupation d'un lieu aussi prestigieux et luxueux a porté ses fruits puisque le préfet a daigné se déplacer. Un fait qui ne masque pas l'indifférence des élus de Seine-Saint-Denis. Plusieurs fois interpellé, par courriers et messages, Mathieu Hanotin, député de la 2e circonscription de Seine-Saint-Denis, n'a jamais répondu aux parents d'élèves : « Il ne pouvait pas ne pas être au courant mais silence radio ». Quant à Bruno Leroux, député de la 1ère circonscription de Seine-Saint-Denis, il a annulé une visite au dernier pour, semble-t-il, éviter d'être confronté aux mobilisations des enseignants et parents d'élèves : « Nous avons des demandes claires à lui formuler. Apparemment, il ne veut pas les entendre… ».


 


De l'urgence d'un plan d'urgence


« Nous voulons un plan d'urgence avant la fin juin » confirme Mounir Othman. La proximité des grandes vacances scolaires ne va atténuer la mobilisation, bien au contraire : « D'autres actions sont programmées,  des actions qui montent en puissance. Nous allons peut-être aller toucher des politiques un peu plus haut placés » indique le parent d'élève de Floréal-Saussaie-Courtille. Le silence des élus locaux et du ministère de l'Education nationale n'est pas fait pour arranger les choses : « Ce silence ne fait qu'exacerber notre détermination ! ».


F. Duhamel

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