Incendie d’une mosquée à Grenoble : le CFCM appelle à la vigilance

 Incendie d’une mosquée à Grenoble : le CFCM appelle à la vigilance

Ce week-end, une mosquée de Grenoble a été victime d’une tentative d’incendie. Face à la recrudescence des actes islamophobes, le CFCM appelle à la vigilance.

 

« Cet incendie (…) intervient au lendemain de la fausse alerte à la bombe visant la Grande Mosquée de Strasbourg. Cet événement a plongé les fidèles (…) dans l’angoisse et l’inquiétude », regrettait hier (17 décembre) le Conseil français du culte musulman (CFCM).

C’est dans la nuit du dimanche 14 au lundi 15 décembre qu’un incendie s’est déclenché dans un immeuble abritant une mosquée, dans le quartier Saint-Bruno à Grenoble. De source policière, il s’agirait d’un incendie volontaire.

Rapidement maîtrisée, cette tentative n’a fait aucune victime, hormis une personne légèrement intoxiquée par les fumées. L’enquête a été confiée à la police judiciaire.

Actes antimusulmans en hausse

Une tentative d’incendie de la mosquée d’Uzès (Var) dans la nuit du 3 au 4 octobre, la mosquée du Puy-en-Velay vandalisée le 30 novembre et de nombreuses autres attaques ont été recensées cette année.

Entre janvier et mai 2025, 145 actes antimusulmans ont été enregistrés en France, selon le ministère de l’Intérieur. L’an passé, sur la même période, ce chiffre était de 83, soit une augmentation de 75 % sur ce début d’année.

Pour le CFCM, certaines personnalités politiques ont leur part de responsabilité : « Ces actes criminels, qui constituent de graves atteintes à la liberté religieuse, s’inscrivent dans un contexte national où des femmes et des hommes politiques tiennent des discours ciblant directement les lieux de culte musulmans, à l’image des propos tenus par l’eurodéputée Marion Maréchal Le Pen dans une vidéo enregistrée récemment devant le chantier de la Grande Mosquée Eyüp Sultan à Strasbourg ».

Propos mensongers

Dans une vidéo publiée sur les réseaux sociaux le 30 novembre, Marion Maréchal Le Pen, présidente du parti Identité et Libertés, installée à quelques mètres de la mosquée Eyüp Sultan, affirmait que les travaux de cet édifice avaient été financés par la ville de Strasbourg.

« De très nombreux élus de la gauche, du centre et de la fausse droite (…) déroulent le tapis rouge aux communautés islamiques (…) pour acheter leur voix aux élections », surenchérissait Mme Le Pen.

Pourtant, le financement du projet provient entièrement des dons des fidèles. Et si l’association Millî Görüs, porteuse du projet, avait été, un temps, pointée du doigt pour ses liens politiques avec le gouvernement turc, elle n’a bénéficié d’aucun financement provenant de Turquie.

 

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