« Islamo-gauchisme » : le ministre de l’Enseignement supérieur recadré

 « Islamo-gauchisme » : le ministre de l’Enseignement supérieur recadré

Photo : Thibaud MORITZ / AFP

« Ce courant existe », selon la ministre de l’Éducation nationale, Élisabeth Borne, qui recadre le ministre de l’Enseignement supérieur, lequel avait soutenu le contraire.

Terme souvent utilisé par les hommes politiques de droite et d’extrême droite, « islamo-gauchisme » est désormais bien défini par ses utilisateurs. N’en déplaise à ceux qui estiment que ce « concept » n’existe pas.

La semaine dernière, Philippe Baptiste, ministre de l’Enseignement supérieur, avait créé un tollé en affirmant que « l’islamo-gauchisme » n’existait pas à l’université. Dimanche 13 juillet, dans un entretien à Radio J, sa ministre de tutelle, Élisabeth Borne, l’a repris sèchement : « Ce courant existe dans la société, donc nécessairement à l’université. »

Définition

« Il y a à la fois des personnalités et des partis politiques, je pense notamment à LFI [La France insoumise], qui portent une idéologie d’extrême gauche qui instrumentalise l’islam, banalise l’islamisme radical et encourage le communautarisme », ce qui constitue, selon l’ex-Première ministre, la définition de « l’islamo-gauchisme ».

Cette dernière pointe donc particulièrement LFI, qui, selon elle, a la volonté de faire entrer « ces idéologies » à l’université : « Ils ne s’en cachent pas, puisqu’ils font le tour, pour certains d’entre eux, de toutes les universités de France. »

Des opinions largement partagées à droite de l’échiquier politique, notamment par Othman Nasrou, secrétaire général de LR, qui déclarait la semaine dernière : « Nier la présence de l’islamo-gauchisme dans les universités, c’est jouer le jeu de l’entrisme, à un moment où nous devons être intraitables face à ce fléau. »

Pas d’islamo-gauchisme ?

La semaine dernière (7 juillet), le jour du second Conseil de défense sur l’entrisme islamiste convoqué par Emmanuel Macron, Philippe Baptiste, membre du gouvernement, estimait que « l’islamo-gauchisme » n’existait pas « au sens intellectuel du terme ».

« Ce terme-là n’existe pas en tant que terme universitaire, il n’est même pas bien défini. Donc cette notion n’existe pas, a-t-il assuré. Autant il y a des abus, et il faut être extrêmement vigilant, autant se dire qu’il y a un mouvement islamo-gauchiste qui serait là, en train de vouloir prendre le pouvoir au sein de telle ou telle université, non, je ne crois pas que ce soit la réalité », expliquait le ministre de l’Enseignement supérieur.