À peine libéré en France, Ramadan est rattrapé par les affaires en Suisse
Alors que l’affrontement entre ses soutiens et ses détracteurs connaît un nouveau pic depuis sa libération mi-novembre, un nouveau rapport accable Tariq Ramadan. Les enquêteurs suisses ont en effet recueilli plusieurs témoignages faisant état d’attouchement sur de jeunes femmes mineures à l’époque des faits, selon Europe 1 et Libération, qui ont eu accès au document.
À peine libéré après 10 mois de détention, l’islamologue en pleine tourmente a tenté de reprendre la main. Il a notamment reconnu « des erreurs, des fautes » dans un message posté sur Facebook. « D’aucuns sont habités par de l’incompréhension, d’autres le vivent comme une trahison. Je le comprends profondément et j’en suis désolé et triste », ajoute-t-il à l’attention de ses proches et ses soutiens. Mais, il promet également : « in sha Allah, il en sortira grandi » tout en pointant « l’injustice, judiciaire et politique » qu’il subit.
Sa tentative de reconquérir une partie de son audience déçue va être compliquée par la justice suisse. Un rapport officiel rédigé par des enquêteurs suisses appuie les témoignages de plusieurs jeunes femmes, qui affirment avoir été victimes d'attouchements de la part du prédicateur dans les années 1990, alors qu'elles étaient mineures.
Ces témoignages avaient été révélés pour la première fois en novembre 2017 dans les colonnes de La Tribune de Genève provoquant l’ouverture d’une nouvelle enquête. Celle-ci s’ajoute aux trois affaires de viol dans lesquelles Tariq Ramadan est mis en examen en France et en Suisse.
L’enquête s’intéresse à la période où Tariq Ramadan était professeur de français et de philosophie à Genève. Selon ce rapport, il avait l’habitude d’organiser des entretiens individuels, d’inviter ses élèves au restaurant ou de les raccompagner en voiture. « Au moins trois élèves mineures dans les années 1986, 87, 89 » ont subi les attouchements de l’enseignant, d’après des auditions de ces femmes, restées anonymes. Par ailleurs, deux autres élèves de l'islamologue, l'une adolescente à l'époque et l'autre majeure depuis peu, évoquent de leur côté des relations sexuelles consenties mais « sous emprise ».
Rached Cherif
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