Les explications du président de la Conférence des évêques de France

 Les explications du président de la Conférence des évêques de France

L’archevêque de Reims Eric de Moulins-Beaufort prenant la parole sur la scène de la maison diocésaine de Saint-Sixte à Reims le 14 septembre 2021, avant une représentation de la pièce de Laurent Martinez sur la pédophilie dans l’Église catholique. Eric de Moulins-Beaufort a lancé le 14 septembre une série de réunions publiques inédites dans le diocèse, avant la publication d’un rapport sur la pédocriminalité dans l’Église catholique. FRANCOIS NASCIMBENI / AFP

Un entretien très scruté. Le président de la Conférence des évêques de France Eric de Moulins-Beaufort sera reçu aujourd’hui au ministère de l’Intérieur après ses propos controversés sur le secret de la confession.

 

Il a été convoqué, plus qu’invité. Le président de la Conférence des évêques de France se rend Place Beauvau cet après-midi du 12 octobre. Eric de Moulins-Beaufort va devoir « s’expliquer » au sujet de ses propos controversés sur le secret de la confession devant le ministre de l’Intérieur, également, pour rappel, ministre des Cultes. Gérald Darmanin a indiqué recevoir Eric de Moulins-Beaufort à la demande d’Emmanuel Macron pour s’expliquer sur ces propos jugés « très maladroits » selon les termes du ministère de l’Intérieur.

« Petite phrase »

Au cœur de la polémique : les mots du président de la Conférence des évêques de France concernant le secret de la confession qui « s’impose à nous et en cela, il est plus fort que les lois de la République, parce qu’il ouvre un espace de parole libre qui se fait devant Dieu ». Une « petite phrase » lâchée au lendemain de la publication du rapport Sauvé qui a jeté une lumière crue sur l’importance des faits de pédocriminalité dans l’Eglise catholique : au moins 216 000 mineurs ont été victimes d’abus sexuels par des membres de l’Église depuis les années 50.

Message clair

Le rendez-vous permettra d’échanger « sur le sens du sacrement de la confession pour les catholiques et sur les fondements théologiques, spirituels et canoniques du secret de la confession », selon le président de la CEF. La Commission indépendante sur les abus sexuels dans l’Église, présidée par Jean-Marc Sauvé, préconise que les autorités de l’Eglise relaient un message clair sur l’obligation faite au confesseur de signaler aux autorités judiciaires et administratives les cas de violences sexuelles sur un mineur ou une personne vulnérable.

>> Lire aussi : Rapport Sauvé : 216 000 mineurs abusés par l’Eglise

 

Chloé Juhel