Rapport Sauvé : 216 000 mineurs abusés par l’Eglise

 Rapport Sauvé : 216 000 mineurs abusés par l’Eglise

L’archevêque de Lyon Olivier de Germay en conférence de presse à l’archevêché de Lyon, le 5 octobre 2021, jour de publication du rapport Sauvé. Le clergé catholique français a abusé sexuellement d’environ 216 000 mineurs pendant sept décennies depuis 1950, un « phénomène massif » qui a été couvert pendant des décennies par un « voile de silence », selon le rapport. JEFF PACHOUD / AFP

Ce chiffre est le fruit d’une enquête de deux ans et demi. Hier, le rapport Sauvé a révélé l’ampleur du nombre d’enfants victimes d’abus sexuels depuis 70 ans.

 

On estime à 216 000 le nombre de mineurs victimes de la pédocriminalité de l’Eglise. Il atteint 330 000, si l’on prend en compte les faits commis par des laïcs qui travaillaient pour cette institution religieuse. Et ces chiffres ne prennent pas en considération les victimes qui n’ont pas souhaité parler ou qui sont décédées depuis. On estime la marge d’erreur à « plus ou moins 50 000 » personnes.

Autre chiffre central dans ce dossier : entre 2 900 et 3 200 prêtres ou religieux sont responsables de ces actes pédocriminels. Un rapport publié hier, le 5 octobre, révèle l’ampleur du phénomène depuis les années 50 en France. Il s’agit d’un rapport mené par la Commission indépendante sur les abus sexuels dans l’Église qui est présidée par le haut fonctionnaire Jean-Marc Sauvé.

Un mémorial pour les victimes

Hier, le Pape François a exprimé son « immense chagrin » face à l’« effroyable réalité ». Un premier pas mais un pas insuffisant pour les associations de victimes. Ces dernières veulent aller plus loin dans la reconnaissance des exactions commises. Elles sont favorables à une réparation financière évaluée en fonction du préjudice subi. Le rapport Sauvé propose 45 recommandations.

Les associations de victimes demandent que la Conférence des évêques de France mette par exemple en place des cérémonies publiques en mémoire des souffrances infligées ou un mémorial pour les victimes. Il faudra attendre le mois de novembre pour que la Conférence des évêques de France annoncent ses premières mesures.

Les associations attendent aussi que l’Eglise donne son feu vert aux croyants et aux religieux. Elle devrait clairement déclarer que le secret de la confession ne peut déroger à l’obligation du Code pénal de signaler aux autorités judiciaires les cas de violences sexuelles.

 

Chloé Juhel