Justice : Gérald Darmanin veut engager une « révolution pénale »

Gérald Darmanin au ministère de la Justice, avril 2025 (Photo : Alain JOCARD / POOL / AFP)
Le garde des Sceaux annonçait en début de semaine de nouvelles propositions pour réformer le système pénal et faire évoluer la justice.
« J’adresserai cette semaine aux groupes politiques et aux diverses institutions concernées des propositions fortes pour une révolution pénale », annonçait Gérald Darmanin via une publication sur X (9 juin).
Après s’être adressé aux magistrats dans un courrier le 12 mai dernier, le ministre de la Justice prévoit donc de persévérer dans ce qu’il développait alors, à savoir « clarifier » les peines et « repenser » la prison.
« Il faut permettre aux magistrats d’apporter une réponse rapide, ferme et proportionnée, dès le premier acte de délinquance, en leur donnant un cadre juridique cohérent autour de quatre peines seulement (…) : la prison, la peine de probation, les amendes et jours-amendes, les interdictions/obligations », expliquait le garde des Sceaux.
Propositions
« Mise en place de peines minimales, suppression du sursis et de l’aménagement de peine obligatoire, mise en place d’une peine unique de probation, développement du recours au jour-amendes comme en Allemagne, expérimentation des ultra-courtes peines de prison… », lançait pêle-mêle Gérald Darmanin sur X.
Plusieurs propositions, dont certaines avaient déjà été évoquées dans la lettre aux magistrats du mois dernier. Pour le ministre, l’objectif est également de rétablir le respect de l’autorité du juge : « notre fonctionnement actuel, par manque de moyens et par excès de complexités, fabrique de la récidive qui mine notre société et porte atteinte à l’autorité du juge, qu’il est essentiel de respecter ».
Construire des prisons
« J’ai d’ores et déjà engagé l’accélération des constructions de places de prison et le doublement du nombre de places de semi-liberté. Je suis évidemment à l’écoute de tout ce qui pourra encore accélérer ces constructions », indiquait le garde des Sceaux.
Ce dernier persiste donc dans une direction qui n’est pas la bonne, selon Dominique Simmonot, Contrôleure générale des lieux de privation de liberté (CGLPL). Cette dernière estimait, déjà le mois dernier, que la plupart des propositions de Gérald Darmanin visaient à allonger les peines plutôt qu’à développer la réinsertion des condamnés, une solution appliquée avec succès en Allemagne.
Avec 83 681 détenus pour 62 570 places opérationnelles au 1er mai, le taux d’occupation des prisons françaises atteint désormais 133,7 %. Un nouveau record.