Jusqu’à 5 ans de prison pour avoir révélé les abus policiers

 Jusqu’à 5 ans de prison pour avoir révélé les abus policiers

Un bénévole britannique encourt jusqu’à 5 ans de prison pour avoir dénoncé des violences policières à Calais (illustration). DENIS CHARLET/AFP


Tom Ciotkowski, citoyen britannique, est accusé d’« outrage et agression » alors qu’il dénonçait les pratiques de la police française contre des migrants et des bénévoles dans la région de Calais. Le procès du jeune homme de 30 ans a démarré le 16 mai. Il encourt jusqu’à 5 ans de prison et 7 500 euros d’amende.


Amnesty International dénonce « des charges forgées de toutes pièces contre un défenseur des droits humains » dans un communiqué. L’organisation demande « l'abandon de toutes les charges qui pèsent sur cet homme et appelle les gouvernements européens à cesser de traiter la solidarité comme une infraction ».


Tom Ciotkowski est « défenseur britannique des droits humains qui a recueilli des informations sur des violences policières commises contre des personnes migrantes et réfugiées et des bénévoles qui leur venaient en aide à Calais », ajoute Amnesty.


Selon ses défenseurs, le jeune Britannique a été pris à partie puis arrêté par la police française au moment où il a demandé le numéro d’identification d’un des agents, qui venait de frapper une bénévole. Placé en détention, il restera 36 heures en garde à vue, au terme de laquelle il se voit inculpé d’« outrage et agression ».


« Ce cas reflète également une tendance générale de criminalisation des actes de solidarité en Europe, pour décourager d’autres personnes de se mobiliser pour les droits humains », estime Maria Serrano, qui travaille sur les questions de migration à Amnesty International. « Les accusations scandaleuses contre M. Ciotkowski doivent être abandonnées. Nous avons plus que jamais besoin de personnes courageuses et compatissantes comme lui », a-t-elle ajouté.


Rached Cherif


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