94 féminicides recensés en 2023

 94 féminicides recensés en 2023

Le ministre de la Justice Eric Dupond-Moretti aux cotés de la directrice du Centre d’information sur les droits des femmes et des familles – CIDFF (C) Olivia Tabaste et de la présidente du CIDFF Catherine Lesterpt. BERTRAND GUAY / AFP

Les féminicides ont chuté de 20% en un an. Un chiffre, fourni par le ministère de la Justice.

 

En 2022, on dénombrait 118 féminicides. En 2023, ce chiffre a été ramené à 94. Une évolution « très loin d’être satisfaisante », a commenté le garde des Sceaux Eric Dupond-Moretti.

En novembre dernier, le ministère de la Justice avait publié une série d’indicateurs soulignant selon lui une meilleure « réactivité » des institutions face au fléau des violences conjugales.

Tribunaux spécialisés

Pour lutter contre ces meurtres, le gouvernement a déployé des « téléphones grave danger » et des « bracelets antirapprochement » supplémentaires.

Par ailleurs, depuis lundi 1er janvier, chacun des 164 tribunaux français et des 36 cours d’appel est doté d’un pôle spécialisé dans les violences intrafamiliales.

Sous la responsabilité de « magistrats coordonnateurs » spécialement formés, ces pôles visent à favoriser une action coordonnée et un meilleur partage d’informations entre tous les magistrats et acteurs concernés par une même situation familiale.

244 300 victimes de violences conjugales

Si le nombre de féminicides a considérablement baissé, le nombre de condamnations pour violences ou harcèlement au sein du couple a plus que doublé entre 2017 et 2022 : il est passé de 22 206 à 49 616.

Près de 3 600 ordonnances de protection, qui imposent l’éviction du conjoint violent ou lui interdisent d’entrer en contact avec sa victime, ont par ailleurs été délivrées en 2022. Il y a cinq ans, on en comptait moins de 1 400.

Autre donnée à prendre en compte : 244 300 victimes de violences conjugales, en grande majorité des femmes, ont été recensées par les forces de l’ordre en 2022.

Ce chiffre est en hausse de 15% en un an. Il est interprété par les associations comme le signe d’une meilleure prise en compte de leur parole.

France, Nantes – 2023-11-25. À l’occasion de la Journée internationale contre les violences faites aux femmes, le collectif nantais d’associations féministes intersectionnelles FuriE a organisé une manifestation à Nantes pour lutter et montrer sa colère face à toutes les formes de violences causées par le patriarcat et le capitalisme. Photo par Estelle Ruiz/Hans Lucas/Hans Lucas via AFP

Chloé Juhel