Le Festival de Fès des Musiques Sacrées du Monde sous le signe des « Renaissances »

28ᵉ édition du Festival des Musiques Sacrées du Monde, à Fès, du 16 au 24 mai 2025.
La 28ᵉ édition du Festival de Fès des Musiques Sacrées du Monde, prévue du 16 au 24 mai, se tiendra sous le signe des « Renaissances » et mettra à l’honneur l’Italie.
La Fondation Esprit de Fès, organisatrice de l’événement, explique que ce choix illustre « l’esprit du Maroc, terre de renouveau culturel, spirituel et artistique ». Le thème du festival fait écho au mouvement italien du Rinascimento qui, entre la fin du XIVᵉ siècle et le début du XVIᵉ siècle, a marqué une transition majeure vers la modernité en Europe.
« Cette initiative de diplomatie artistique lie deux nations unies par une forte dynamique de coopération », précise-t-on, en rappelant le jumelage historique entre Fès et Florence, établi en 1961, qui témoigne d’une convergence autour de la culture comme socle de civilisation.
Un partenariat inédit avec le Festival Monteverdi
Dans ce cadre, un rapprochement inédit entre le Festival de Fès et le Festival Monteverdi de Crémone a été initié. Les organisateurs rappellent que le Festival Monteverdi, considéré comme l’un des événements les plus prestigieux dédiés à la musique baroque, tiendra sa 42ᵉ édition du 13 au 29 juin à Crémone, ville natale de Claudio Monteverdi, figure emblématique de la musique sacrée.
Une création exceptionnelle à Bab Makina
Le samedi 17 mai, la scène principale de Bab Makina accueillera la création des Vêpres de la Sainte Vierge, première œuvre de musique sacrée composée par Monteverdi en 1567. Construite autour de textes bibliques traditionnellement associés à la liturgie des fêtes mariales, cette œuvre innovante pour son époque introduit de nouvelles techniques vocales, notamment des effets de répétition et d’écho.
Ce moment musical réunira Antonio Greco, chef de l’Orchestre et des Chœurs du Festival Monteverdi, et Mohammed Briouel, directeur de l’Orchestre Arabo-Andalou de Fès, pour une rencontre exceptionnelle entre traditions italienne et marocaine.
L’Italie et le Maroc, un dialogue par l’art
L’ambassadeur d’Italie à Rabat, Armando Barocco, a souligné que « l’Italie et le Maroc partagent une riche histoire dans le bassin méditerranéen, ainsi qu’un même amour de l’art, vécu comme l’une des formes les plus élevées de la spiritualité ». Il a ajouté : « Ce concert représente une étape significative dans le dialogue entre les deux pays : une rencontre entre deux grandes traditions musicales, unies par leur quête commune de beauté, de spiritualité et de compréhension mutuelle. »
M. Barocco a également précisé : « Nous sommes extrêmement fiers de contribuer à la convergence de ces deux événements fondés sur des valeurs communes d’ouverture et de partage. Il s’agit d’un honneur, mais aussi d’une grande responsabilité pour l’Italie de participer à un moment aussi symbolique, dans la splendide ville de Fès, capitale spirituelle du Maroc, animée par la coexistence pacifique de l’Islam, du Judaïsme et du Christianisme. »
Un hommage à Giorgio La Pira
L’ambassadeur a par ailleurs rappelé que « la ville de Fès tient une place importante dans l’histoire italienne, comme en témoignent l’engagement et l’activité diplomatique de Giorgio La Pira, deux fois maire de Florence, grand intellectuel et figure de proue du catholicisme italien. »
Une collaboration culturelle portée par l’Institut Culturel Italien
De son côté, Carmela Callea, directrice de l’Institut Culturel Italien de Rabat, a exprimé l’enthousiasme de l’institution à collaborer avec la Fondation Esprit de Fès. Elle a salué l’opportunité de participer à l’un des festivals les plus prestigieux du Maroc et du continent africain, à travers un concert où la musique, la langue italienne et la langue arabe deviennent des vecteurs de dialogue interculturel.
Elle a ajouté : « Les notes interprétées par les solistes, le chœur et l’orchestre du Festival Monteverdi, en collaboration avec l’Orchestre Arabo-Andalou de Fès, conduiront le spectateur de Crémone – ville natale de Monteverdi, dont la musique incarne une synthèse entre Renaissance et Baroque – à Fès, carrefour historique des civilisations. »
L’ensemble « Zenaida » et la Renaissance franco-flamande
Autre rendez-vous incontournable pour les amateurs de musique de la Renaissance : le concert de l’ensemble Zenaida, fondé par des étudiants du programme de maîtrise de la Schola Cantorum Basiliensis de Bâle, en Suisse. Originaires des quatre coins du monde, ces jeunes artistes proposent une mosaïque d’expériences musicales, unis par leur passion pour la musique ancienne.
Ils se produiront le mercredi 21 mai à 21 heures dans les jardins de Jnan Sbil avec un spectacle inspiré de la tradition franco-flamande de la Renaissance, nourrie du chant grégorien et d’une approche polyphonique renouvelée. Ce concert est organisé en partenariat avec l’Ambassade de Suisse au Maroc.
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