Le Maghreb à l’unisson : clôture musicale le 20 mai à l’IMA

Née en Andalousie médiévale, la musique arabo-andalouse a voyagé à travers les siècles, franchissant le Détroit de Gibraltar pour s’enraciner durablement au Maghreb
À l’occasion de la journée dédiée à la « Cartographie intellectuelle et culturelle des pays du Maghreb », la Fondation de la pensée arabe clôturera ses rencontres le 20 mai à l’Institut du Monde Arabe.
Un concert exceptionnel placé sous la direction du violoniste et chef d’orchestre tunisien Farhat Bouallagui. Trois solistes issus du Maroc, de Tunisie et d’Algérie uniront leurs voix pour célébrer l’héritage commun de la musique arabo-andalouse, dans toute sa richesse et sa diversité.
Un héritage musical partagé
Née en Andalousie médiévale, la musique arabo-andalouse a voyagé à travers les siècles, franchissant le Détroit de Gibraltar pour s’enraciner durablement au Maghreb. Chaque pays y a développé ses propres styles et écoles – gharnati au Maroc, sanaa en Algérie, malouf en Tunisie – tout en préservant une mémoire musicale collective, transmise de génération en génération. Loin d’être figée, cette tradition s’est constamment réinventée au fil des échanges entre les rives, incarnant une culture vivante, profondément maghrébine. Le concert du 20 mai vient ainsi rappeler la proximité des sensibilités artistiques des trois pays et leur attachement commun à cette source d’inspiration millénaire.
Chaïmae Imounachen, l’étoile montante du gharnati
Ingénieure de profession, la Marocaine Chaïmae Imounachen nourrit depuis l’enfance une passion pour le gharnati, héritée de son père musicien. Elle débute à l’âge de 6 ans au sein de l’orchestre Mannix à Oujda, se formant à la mandoline et au chant. Sa carrière prend un tournant international après sa participation au Festival du Gharnati d’Oujda, avec des concerts en France, en Tunisie, au Festival international de musique de Carthage, ou encore en Espagne. Son interprétation d’un classique andalou en 2020, diffusée sur YouTube, cumule plus de 4 millions de vues. En 2025, elle entame une tournée européenne aux côtés de l’artiste Boudchart.
Amir Abdallah, entre tradition et modernité du maalouf
Chanteur tunisien à la voix puissante et expressive, Amir Abdallah évolue entre tradition et modernité. Sa maîtrise du malouf tunisien s’accompagne d’explorations contemporaines, dans un registre personnel alliant respect du répertoire et créativité. À travers ses compositions originales comme ses reprises, il incarne une approche vivante de la musique patrimoniale, à la fois ancrée et ouverte sur d’autres horizons.
Imène Sahir, la force tranquille du sanaa
Née en 1988 à Alger, Imène Sahir est formée pendant seize ans dans des associations musicales avant de débuter sa carrière à 19 ans. Violoniste, chanteuse et joueuse de kouitra, elle enregistre son premier album Nouba Ghrib en 2008. Sa carrière la mène sur les scènes du monde entier – du Maroc au Japon – tout en s’investissant dans la transmission artistique. De 2014 à 2018, elle dirige deux associations et forme de jeunes musiciens. Installée à Paris depuis 2020, elle fonde le Imène SAHIR Quintet, avec lequel elle sort en 2024 un nouvel album d’exploration musicale, témoignant de sa recherche constante d’harmonie entre héritage et innovation.
Le concert aura lieu le lundi 20 mai à 19h, à l’Institut du Monde Arabe à Paris.
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