Manifestations/Palestine : près de 900 arrestations à Londres

 Manifestations/Palestine : près de 900 arrestations à Londres

Londres, 12 juillet 2025 : arrestation d’un manifestant lors d’un rassemblement en soutien à Palestine Action, interdite récemment par la ministre de l’Intérieur. (Photo : JUSTIN TALLIS / AFP)

Lors d’une manifestation de soutien à la Palestine, et notamment à l’organisation Palestine Action, à Londres, près de 900 participants ont été arrêtés par les autorités britanniques.

Londres, 6 septembre 2025 : des manifestants assis avec des pancartes lors d’un rassemblement “Lift The Ban” en soutien à Palestine Action, interdite récemment. (Photo : JUSTIN TALLIS / AFP)

Samedi après-midi (6 septembre), malgré l’interdiction de se rassembler pour manifester son soutien à l’organisation Palestine Action, classée comme « terroriste » début juillet, plusieurs centaines de personnes s’étaient réunies devant le parlement britannique.

Celles-ci ont répondu à l’appel de groupe de soutien Defend Our Juries et, ce faisant, ont donc désobéi aux ordres des autorités britanniques. Résultat : 890 personnes arrêtées, la plupart pour soutien à l’organisation interdite.

Les actions perpétrées par cette dernière, pour affirmer son soutien à la Palestine, ont poussé les autorités britanniques à vouloir reprendre la main au début de l’été.

Le Royaume-Uni accusé de complicité

Le 20 juin dernier, des membres de Palestine Action s’introduisaient sur une base de la Royal Air Force (RAF) et aspergeaient de peinture rouge quelques avions. Le but étant de dénoncer les ventes d’armes du gouvernement à Israël et donc sa « complicité » dans les bombardements en cours à Gaza. Bilan de l’action à la RAF : près de 30 millions d’euros de dégâts.

Début juillet, le gouvernement britannique prenait la décision de classer l’organisation comme terroriste. Il est donc désormais interdit d’y adhérer, de la financer ou encore de la soutenir publiquement, sous peine de poursuites pénales, pouvant aller jusqu’à 14 ans d’emprisonnement.

Une classification injustifiée selon des experts de l’ONU. Ceux-ci rappelaient, dès le 1er juillet dernier, que « des actes de protestation qui endommagent des biens, mais n’ont pas pour objet de tuer ou de blesser des personnes, ne devraient pas être traités comme du terrorisme ».

Manifestations/Palestine : près de 900 arrestations à Londres
Londres, 23 juin 2025 : affrontements entre manifestants et policiers lors d’un rassemblement à Trafalgar Square, après l’annonce de l’interdiction de Palestine Action par la ministre de l’Intérieur, à la suite du vandalisme de deux avions sur la base RAF Brize Norton. (Photo : HENRY NICHOLLS / AFP)

Vague d’arrestations estivales

Durant les mois de juillet et août, plus de 800 arrestations avaient déjà été dénombrées, dont 138 pour soutien ou incitation au soutien d’une organisation terroriste.

Les personnes identifiées comme étant organisatrices de ces rassemblements encourent jusqu’à 14 ans de prison, tandis que les manifestants risquent, quant à eux, d’être enfermés six mois.

En réaction aux arrestations de samedi, Amnesty International réclame « la libération immédiate et sans conditions de ces personnes et appelle une nouvelle fois le gouvernement à cesser de criminaliser les manifestants pacifiques ».