Méditerranée : MSF reprend ses missions de recherche et sauvetage

Photo:Thomas Lohnes / AFP
Après un an d’arrêt des opérations de sauvetage en mer méditerranée, Médecins sans frontières (MSF) est de retour avec un nouveau bateau et une détermination intacte.
« Nous sommes de retour pour assister les personnes qui se trouvent en détresse en mer, contraintes de prendre des bateaux impropres à la navigation, après avoir enduré des situations inhumaines, la détention, les abus et l’extorsion en Libye », déclarait Juan Matias Gil, représentant SAR (recherche et sauvetage) de MSF.
C’est par un communiqué (13 novembre) que l’ONG a annoncé la reprise de ses opérations de sauvetage. Le nouvel équipage comprend un médecin et une infirmière chargés de dispenser des soins médicaux d’urgence.
Ils navigueront à bord d’un nouveau bateau, l’Oyvon, ancien navire ambulance en Norvège, réaménagé et équipé spécialement pour les opérations SAR en Méditerranée.
Adaptation
L’ancien navire affrété par MSF, le Geo Barents, avait une capacité d’accueil de 700 personnes. Pour ce nouveau bateau, l’organisation a opté pour une capacité mieux adaptée aux contraintes qui leur étaient imposées par les autorités italiennes.
« La décision de MSF de déployer un navire plus petit et plus rapide est une réponse aux lois et pratiques d’obstruction imposées par le gouvernement italien, qui visent spécifiquement les navires de sauvetage humanitaire », expliquait Juan Matias Gil.
Les sauvetages en mer Méditerranée sont devenus considérablement plus compliqués avec la mise en place de lois italiennes très restrictives.
Parmi elles, le décret Piantedosi forçait les navires à débarquer les personnes migrantes rescapées dans les ports indiqués par les autorités italiennes après le premier sauvetage.
Selon MSF, le Geo Barents était « régulièrement dirigé vers des ports très éloignés alors qu’il ne transportait qu’une cinquantaine de rescapés ».
Attaques
MSF retourne donc en Méditerranée centrale avec détermination mais également avec prudence.
L’organisation s’inquiète de la recrudescence des témoignages d’attaques violentes perpétrées par les garde-côtes libyens contre les embarcations de migrants, mais aussi contre les navires de sauvetage.
Le 12 octobre, l’ONG Alarmphone alertait déjà sur X : « Nous sommes en contact avec un bateau dans la zone SAR maltaise et les gens disent qu’ils se font tirer dessus par les soi-disant garde-côtes libyens en ce moment même (…) Les autorités de l’UE doivent intervenir et assurer un sauvetage vers un lieu sûr ! ».
Le lendemain, les garde-côtes italiens interceptaient un bateau de pêche en provenance de Libye transportant 140 migrants, non loin des côtes siciliennes.
Débarqués dans le port de Pozzallo, dans le sud de l’île italienne, les rescapés, dont trois blessés, affirmaient avoir été ciblés par des tirs.


