Le sauvetage en Méditerranée impacté par le virus

 Le sauvetage en Méditerranée impacté par le virus

Alessandro SERRANO / AFP


La crise mondiale causée par le Covid-19 touche également le sauvetage des personnes exilées en Méditerranée quasiment à l'arrêt depuis fin février.


Stop


Les 18 et 19 février, l'Ocean Viking, bateau affrété par SOS Méditerranée en partenariat avec Médecins sans frontières (MSF), sauvait 274 personnes migrantes au gré de trois opérations. A l'époque, le problème était surtout la difficulté de se voir assigner un lieu de débarquement sûr pour les rescapés. Finalement, fin février, plus de 450 migrants secourus par le Sea Watch 3 et l'Ocean Viking étaient débarqués en Italie. Depuis, plus rien.


Mais hier (31 mars), l'ONG allemande Sea-Eye annonçait le retour en mer Méditerranée du navire qu'elle affrète pour les missions de sauvetage des migrants, le Alan Kurdi.


Devoir


« Comment pourrions-nous rester au port maintenant, alors qu'aucun navire de sauvetage n'est présent? En tant qu'êtres humains, il est de notre devoir de faire tout ce que nous pouvons pour sauver la vie des autres », explique le capitaine allemand Bärbel Beuse du Alan Kurdi.


Après une pause forcée de huit semaines, à cause de la crise de Coronavirus, le navire devrait atteindre la Méditerranée centrale ce week-end (4 avril), une zone où aucune organisation civile de sauvetage en mer n'a été en mesure d'envoyer un navire pendant des semaines.


Sécurité renforcée


Une des nécessités pour le navire allemand était de mettre en place toutes les conditions de sécurité dictées par l'épidémie de Covid-19. La direction opérationnelle de l'ONG Sea-Eye assure avoir « pris des précautions de sécurité supplémentaires et mis en place un « plan de gestion de l'épidémie » ».


La priorité est donc donnée à la santé. Qu'il s'agisse de la santé des migrants comme de celle de l'équipage : « Les navires allemands de haute mer ont de toute façon les exigences de sécurité les plus élevées. De plus, nous avons à bord un équipement de protection individuelle suffisant pour notre équipage », explique le chef de mission Jan Ribbeck.


Le retour du Alan Kurdi en mer Méditerranée suscite un espoir pour le sauvetage des migrants dans cette zone.

Charly Célinain