Accueil des exilés : l’importance de la société civile

 Accueil des exilés : l’importance de la société civile


Dans un rapport sur l'accueil des exilés, la CFDA pointe l'insuffisance de la réponse publique et l'importance des actions de la société civile.


L'accueil en question


Entre 2017 et 2018, les demandes d'asile ont augmenté de 22% pour atteindre 122 743 demandes en 2018, selon la coordination française du droit d'asile (CFDA).


Le 15 mai, la CFDA, rassemblant une vingtaine d'organisation engagées dans la défense et la promotion du droit d’asile, publiait le rapport « Exilé.e.s : quels accueils face à la crise des politiques publiques ? ».


« Ce rapport a pour but d’analyser la relation entre la société civile et l’État afin de permettre aux associations issues de la société civile qui le souhaitent de questionner leurs pratiques, de s’interroger sur les objectifs et les impacts de leurs actions sur la situation des personnes exilées », explique la CFDA.


Hébergement solidaire


L'une des plus grosses difficultés auxquelles doivent faire face les exilés est le logement. Si des dispositifs d'accueil ont été mis en place par le gouvernement, la qualité de leur accueil est mise en cause dans le rapport :


« Dans le dispositif national d’accueil, l’accompagnement à la sortie de l’hébergement est l’une des missions principales des centres et est préparée dès l’entrée dans celui-ci ».


C'est pourquoi plusieurs associations ou organisations développent des solutions comme le réseau JRS Welcome de l’association Jesuit Refugee Service (JRS), qui a hébergé 890 personnes en 2017 :


« Cet accueil mobilise les citoyens hébergeurs (…) de personnes en cours de demande d’asile, dont l’accompagnement administratif et social est assuré, et pour une durée maximale d’un mois et demi dans chaque hébergement ». JRS s'assurant des bonnes conditions d'hébergement pour les personnes hébergées et leurs hôtes.


Délit de solidarité


Si le rôle de la société civile est devenu important pour pallier à certaines carences des pouvoirs publics, les citoyens ne sont pourtant pas encouragés, ni aidés, dans leurs actions de solidarité.


Ainsi aider des personnes migrantes en situation irrégulière peut être condamné par la loi. En juillet dernier, une décision du Conseil constitutionnel donnait au principe de fraternité une valeur constitutionnelle.


Dès septembre 2018, était inscrit dans la loi « la liberté d’aider autrui sans considération de sa situation administrative, qu’il s’agisse d’une aide à la circulation des personnes ou à leur séjour, lorsque « l’acte reproché n’a donné lieu à aucune contrepartie directe ou indirecte et a consisté à fournir des conseils ou accompagnements juridiques, linguistiques ou sociaux, ou toute autre aide apportée dans un but exclusivement humanitaire ».


Malgré tout, l'aide à l'entrée irrégulière sur le territoire, notamment à la frontière franco-italienne, reste condamnée et parfois même à des peines de prison ferme…

Charly Célinain