Netanyahu aurait ordonné des attaques de drones contre des bateaux de la flottille au large de la Tunisie selon des sources US

Selon des révélations de CBS News publiées vendredi soir 3 octobre, le premier ministre israélien Benjamin Netanyahu aurait directement approuvé, début septembre, des opérations militaires contre deux navires de la flottille internationale Soumud, qui tentaient de rejoindre Gaza avec une cargaison d’aide humanitaire et des militants pro-palestiniens, parmi lesquels Greta Thunberg.
D’après deux responsables du renseignement américain, les 8 et 9 septembre, des drones israéliens lancés depuis un sous-marin auraient largué des engins incendiaires sur les navires Family (pavillon portugais) et Alma (pavillon britannique), amarrés au large du port tunisien de Sidi Bou Saïd. Les attaques ont provoqué des incendies rapidement maîtrisés, circonscrits par les équipages. Aucun blessé n’a été signalé.
Dans un communiqué, les organisateurs de la flotille dénoncent alors des attaques qui ont « mis en danger des civils et des volontaires humanitaires », tout en réclamant des enquêtes internationales indépendantes.
Démenti des autorités tunisiennes dans un premier temps
Via la Garde nationale puis le ministère de l’Intérieur, les autorités tunisiennes avaient cependant contesté la version d’une attaque extérieure, affirmant qu’une inspection initiale avait révélé une explosion interne. Des comptes pro-israéliens ont, pour leur part, suggéré une mauvaise manipulation d’un pistolet lance-fusées. Mais des vidéos diffusées par les militants montrent clairement une boule de feu tombant sur le navire, relançant la polémique.
Toutefois, au lendemain de la seconde attaque présumée de drone 24 heures plus tard, et en totale contradiction avec leur premier narratif, les mêmes autorités tunisiennes affirmaient avoir ouvert une enquête cette fois autour d’une « agression préméditée ».
Discrètement, le 26 septembre, une source judiciaire annonçait dans les médias tunisiens qu’« un individu de nationalité étrangère avait été arrêté en lien avec les incidents survenus au Port de Sidi Bou Saïd, sans davantage de détails ni la nationalité de l’élément concerné. Ce n’est que le 30 septembre que le site African intelligence précise qu’il est de nationalité croate. Cela n’est pas sans rappeler que des personnes de nationalités européennes, notamment bosniaque, avaient été utilisées dans l’assassinat de l’ingénieur Mohamed Zouari en 2016 en Tunisie.
Attaques ultérieures en Méditerranée
Mais ces incidents ne se sont pas limités aux côtes tunisiennes : fin septembre, la flottille affirme avoir essuyé de nouvelles attaques en mer Égée, au sud de la Grèce, par une quinzaine de drones volant à basse altitude. Treize explosions auraient été entendues et plusieurs bateaux endommagés, sans faire de victimes.
Cette semaine encore, la marine israélienne a intercepté la majorité des navires en route vers Gaza, arrêtant plusieurs dizaines de militants, dont Greta Thunberg et des parlementaires européens. L’opération a suscité une vague de critiques internationales. Des citoyens américains figurent également parmi les personnes détenues, ce qui a conduit le département d’État américain à se saisir du dossier, tout en qualifiant la flottille de « provocation inutile » dans le contexte des efforts diplomatiques en cours pour mettre fin au conflit à Gaza.
Parmi les participants arrêtés figurent des vétérans américains, comme Jessica Clotfelter et Greg Stoker. Avant leur interpellation, ils avaient rappelé que leur mission restait « strictement civile et humanitaire », en conformité avec le droit international.
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