Polémiques autour du sondage Ifop : des associations musulmanes portent plainte

 Polémiques autour du sondage Ifop : des associations musulmanes portent plainte

Frédéric Dabi, directeur général de l’institut de sondage.(Photo : Thibaud MORITZ / AFP)

Quatre conseils départementaux du culte musulman ont porté plainte contre X. Et l’Ifop attaque en justice deux députés LFI qui ont dénigré son enquête.

 

Au cœur de cet emballement, il y a la publication le 18 novembre du sondage Ifop « Etat des lieux du rapport à l’islam et à l’islamisme des musulmans de France ».

L’extrême droite y a vu un signe d’« islamisation », les représentants de la communauté musulmane ont déploré « une stigmatisation ». Les débats ont pris une autre tournure hier, le 24 novembre.

Quatre conseils départementaux du culte musulman, du Loiret, de l’Aube, des Bouches-du-Rhône et de Seine-et-Marne, ont déposé plainte contre X auprès du tribunal judiciaire de Paris.

Les CDCM sont l’échelon départemental du Conseil français du culte musulman, ex-instance de représentation de l’islam auprès des pouvoirs publics, tombée en disgrâce en 2021.

Respect scrupuleux

Les plaignants estiment que ce sondage « viole le principe d’objectivité posé par la loi du 19 juillet 1977 relative à la publication et la diffusion des sondages d’opinion ».

Le sondage se « fonde sur des questions orientées » et se « focalise sur des résultats minoritaires mis en avant à des fins polémiques ».

L’Ifop répond que l’enquête a été effectuée « sans a priori en respectant scrupuleusement les outils et contraintes méthodologiques habituels », s’inscrivant « dans le prolongement de nombreuses études réalisées depuis trente ans ».

« Suspicion, stigmatisation et division »

De son côté, l’Ifop a décidé de porter plainte contre deux députés de La France insoumise « qui nous ont mis une cible dans le dos », a déclaré lundi soir sur BFMTV Frédéric Dabi, directeur général de l’institut de sondage.

Les deux parlementaires LFI visés sont Bastien Lachaud et Paul Vannier. Le premier avait écrit, sur ses réseaux sociaux : « une fois de plus, on voit surgir un sondage taillé sur-mesure pour fabriquer de la suspicion, de la stigmatisation et de la division ».

Français ou non

L’enquête Ifop, basée sur un échantillon de 1 005 personnes de religion musulmane, et françaises ou non, a été commandée par le média « Ecran de veille », qui se présente comme « le mensuel pour résister aux fanatismes ».

Par ailleurs, cet été, l’Ifop s’était vu confier un sondage par la Grande mosquée de Paris: 82% des Français musulmans y estiment que la haine envers les musulmans « est aujourd’hui en France un phénomène répandu ».