Aboudahab Zouhair, l’associatif au coeur

 Aboudahab Zouhair, l’associatif au coeur

crédit photo : Utopilephoto


Cet avocat spécialiste du droit des étrangers a participé à la cofondation d’une association qui agit dans le domaine de l’échange interculturel franco-marocain. Ce passionné d’écriture s’efforce de contribuer au développement des relations entre ces deux pays.


Né à Meknès, Aboudahab y poursuit sa scolarité, de la primaire jusqu’au lycée. Il valide son Deug de droit à Fès avant de rejoindre la France. “J’avais été accepté dans trois universités. J’ai opté pour Grenoble car mon dentiste, passé par cette ville, m’avait encouragé à m’y installer.” A son arrivée, il retrouve, par le plus grand des hasards, des amis d’enfance qu’il avait connus en classe de maternelle. A la faculté de droit de Grenoble, il gravit les échelons sans fausse note jusqu’à la soutenance de sa thèse, en 1994, sur les aspects juridiques des relations commerciales du Maroc avec l’UE. En parallèle, le jeune homme se met à travailler. “J’ai intégré une association qui œuvrait dans le domaine de la défense du droit des étrangers, du droit des migrations internationales et du droit social. J’étais en charge du service juridique.” Une période faste qui le verra diriger de nombreux projets, notamment une antenne téléphonique sur le droit des migrants. Polyvalent, il intègre le comité de rédaction d’une revue éditée par l’association où il animera une rubrique juridique. “J’y ai publié une vingtaine d’articles sur des questions de fond concernant le droit des étrangers ou sur les aspects liés aux questions interculturelles.”


 


Au barreau de Grenoble


Fort d’une solide expérience, il décide d’intégrer le barreau de Grenoble en tant qu’avocat. Après avoir prêté serment en octobre 2002, il ouvre son cabinet en avril 2003. Durant la même période, il travaille pour une association d’amitié et de promotion des relations franco-marocaines (Comara, Confluence Maroc Rhône-Alpes). Dix ans plus tard, il se retrouve à nouveau cofondateur d’une association, Interstices, qu’il présidera. “Nous œuvrons dans le domaine de l’interculturel franco-marocain en organisant des rencontres et des colloques.” Passionné d’écriture, Aboudahab continue à signer des articles sur la diaspora marocaine notamment dans des journaux au Maroc, comme L’Economiste. Très à l’aise avec sa double culture –“J’ai un enracinement en France certes, mais sans déracinement [là-bas]”–, l’avocat garde un pied au Royaume où il se rend très souvent. “Une partie de ma famille y réside et ça m’intéresse intellectuellement et affectivement de contribuer à l’évolution démocratique du Maroc.”


 


“Cette dualité est un atout”


Il est aussi très impliqué dans la mise en place du réseau des avocats marocains du monde, dont le second forum, qui s’est tenu en novembre 2017, a été une réussite. “Il y a une volonté politique de mettre en réseau ces acteurs du droit. Je souhaite intervenir davantage comme avocat au Maroc.” Avec comme objectif de rester toujours mobile pour affûter son regard, aussi bien à l’intérieur qu’à l’extérieur du Royaume. “Cette dualité est un atout pour avoir une vue plus large et plus ancrée dans l’échange interculturel.” 

Jonathan Ardines