Prison de Vendin-le-Vieil : pas de négociation avec les narcotrafiquants

 Prison de Vendin-le-Vieil : pas de négociation avec les narcotrafiquants

La prison de Vendin-le-Vieil (Pas-de-Calais), le 22 juillet 2025. Photo : FRANCOIS NASCIMBENI / AFP

Les détenus de la prison de Vendin-le-Vieil multiplient les actions pour dénoncer leurs conditions de détention. Le ministère de la Justice reste ferme et rejette ces accusations.

Les conventions internationales, « notamment la Convention européenne des droits de l’homme, aujourd’hui, ne sont pas respectées », accusait hier (1er septembre) Marie Violleau, avocate de quatre détenus de la prison de Vendin-le-Vieil, au micro de France Info.

Pour dénoncer des conditions de détention qu’ils considèrent comme étant « inhumaines », plusieurs détenus ont annoncé vouloir entamer une grève de la faim dès hier.

Sacha Straub-Kahn, porte-parole du ministère de la Justice, assurait qu’il avait toujours prêté attention aux conditions de détention et notamment « dans le quartier de haute sécurité de Vendin-le-Vieil ».

En outre, celui-ci rappelait que la détention stricte « a été validée par le Conseil d’État, avant d’être votée par le Parlement, puis validée par le Conseil constitutionnel ».

Familles

L’avocate des détenus soulevait également le problème de la rupture des liens familiaux. Les détenus affirmaient, quant à eux, vouloir défendre la « dignité » de leurs familles confrontées à un parcours du combattant pour venir leur rendre visite.

« On les a déplacés et parfois plusieurs centaines de kilomètres les séparent de chez eux. On leur interdit les parloirs et on leur coupe la possibilité d’appeler quand ils le souhaitent », s’indignait Marie Violleau.

Le porte-parole du ministère de la Justice rétorquait sèchement à cet argument en pointant la responsabilité des détenus : « Si ces détenus n’avaient pas, pour certains d’entre eux, utilisé, y compris leurs enfants, pour faire passer des téléphones portables en détention avant qu’ils soient transférés à Vendin-le-Vieil, peut-être que nous n’en serions pas arrivés à cette situation-là. »

L’avocate rappelait que « les téléphones ne rentrent pas tout seuls (…) Il y a un problème avec la corruption de certains agents pénitentiaires parce qu’ils sont extrêmement mal payés ».

Pas de négociations

« Ça fait 2 000 ans qu’on sait que la prison ultra-sécuritaire ne sert à rien. Ce qu’ils revendiquent (…) c’est juste de ne pas pouvoir parler à leurs enfants quand ils le souhaitent (…) Peu importe ce qu’ils ont commis, peu importe ce qu’on les soupçonne d’avoir commis ou ce qu’ils s’apprêtent à commettre », insistait Marie Violleau.

Sacha Straub-Kahn précisait que la création du quartier de haute sécurité avait été motivée par l’attaque d’Incarville, pour faire évader Mohamed Amra en mai 2024, qui a causé la mort de deux personnels pénitentiaires.

« Le ministère de la Justice ne va pas rentrer en négociation avec des détenus pour savoir ce qui, selon eux, est acceptable ou non comme mesure de sécurité. Ce n’est pas un détenu qui négocie ses conditions de détention », indiquait le porte-parole. Avant d’ajouter que, jusqu’ici, aucun téléphone portable n’a été retrouvé dans la prison et que les détenus sont bien empêchés de continuer leurs activités criminelles depuis leur détention.