Procès des Barjols: la cour d’appel se déclare incompétente

 Procès des Barjols: la cour d’appel se déclare incompétente

Croquis d’audience du 17 janvier 2023 : Denis Collinet, fondateur des Barjols, Jean-Pierre Bouyer et Mickaël Iber, jugés avec 10 autres pour avoir projeté l’assassinat d’Emmanuel Macron et des attaques contre des migrants et des mosquées. (Benoît Peyrucq / AFP)

Rebondissement dans l’affaire autour du groupuscule d’ultradroite qui aurait préparé des actions violentes: la cour d’appel renvoie le dossier vers un juge d’instruction.

Le dossier des Barjols avait déjà viré au fiasco judiciaire en première instance quand le tribunal correctionnel de Paris avait relaxé neuf des treize prévenus. Cette fois, la présidente de la cour d’appel a considéré que, si les faits qui sont reprochés aux prévenus sont criminels, alors il faut les renvoyer vers une cour d’assises.

Mais le dossier est mince. Alors que l’usage dans les affaires d’association de malfaiteurs terroriste est de renvoyer les mis en cause devant une cour d’assises spéciale, le Parquet national antiterroriste avait renvoyé l’affaire devant la 16e chambre du tribunal judiciaire de Paris lors du procès en première instance.

Le renvoi du dossier devant un juge d’instruction devrait concerner l’ensemble des prévenus de première instance, soit 13 personnes dont certaines ont été définitivement relaxées.

« Brûler des mosquées »

L’affaire des Barjols avait débuté à l’automne 2018 quand les services de renseignement ont eu vent d’un projet d’attentat contre le chef de l’État, à l’occasion d’un déplacement en Moselle. L’enquête a relevé qu’en 2017 et 2018, des membres des Barjols auraient envisagé d’assassiner le chef de l’État, « brûler des mosquées », « assassiner des fidèles » musulmans, ou encore préparer « un putsch militaire avec prise de l’Élysée et renversement du gouvernement par la violence ».

Aucun de ces projets n’avait pu être mis à exécution. Le tribunal correctionnel n’a reconnu la culpabilité que de quatre prévenus. Les peines infligées par le tribunal ont déjà été purgées en détention provisoire et aucun des condamnés n’est retourné en détention.

5 000 abonnés

Le groupuscule des Barjols, un nom donné en référence aux légionnaires français déployés au Mali, a compté plus de 5 000 abonnés sur Facebook mais seule une poignée d’entre eux ont participé à des réunions autour des deux responsables du groupuscule, absents tous deux lors de débats et de la décision de la cour d’appel.