Dialogue des religions – Le Qatar finance des églises

 Dialogue des religions – Le Qatar finance des églises

L’ambassadeur du Qatar au Liban


Alors qu’Emmanuel Macron doit se rendre en Égypte le 20 janvier, ensuite au Liban et en Irak en février, l’Elysée planche sur les mesures préconisées par le rapport Charles Personnaz qui a été remis le 3 janvier. Les orientations de cet énarque concernant les chrétiens d'Orient préconisent un soutien de la France à la protection du patrimoine chrétien du Moyen-Orient et le soutien à ces minorités. En attendant, c’est le Qatar qui s’occupe de maintenir en vie un patrimoine historique et spirituel d’une richesse extraordinaire.


Cela passe d’abord par la restauration ou la construction d’édifices religieux à l’instar de l’inauguration le 1er janvier 2019 d’une nouvelle église maronite, une confrérie chrétienne qui compte près d’un million de fidèles au pays du cèdre.


Comme la construction de ce nouvel édifice religieux a été financée par le Qatar, c’est l’ambassadeur de ce pays, Mohammad Hassan Jaber al-Jaber, qui a donné le coup d’envoi à l’ouverture de la cérémonie.


Le diplomate qatari en avait profité pour défendre l’option prise par Qatar de faire du dialogue islamo-chrétien le fer de lance du soft power développé par Doha.


A ceux qui les accusent de jouer sur la fibre chrétienne occidentale pour faire de l’ombre à son voisin et désormais ennemi juré, le royaume wahhabite, les qataris rappellent que Doha soutient la construction d’églises dans le golfe depuis 2005.


Pour rappel, le patriarche libanais Béchara Raï avait fait le déplacement au Qatar, le 20 avril 2018, pour poser la première pierre d’une nouvelle église maronite à Doha.


L’ambassadeur qatari au Liban a ainsi mis à profit l’inauguration de l’église Saint-Jean-le-Bien-Aimé pour mettre en avant la présence de plus de  200 000 chrétiens de toutes confessions qui vivent dans l’émirat, leur foi dans la quiétude et la liberté.


Bien sûr cela n’empêche pas le « recul démographique » et « l’affaiblissement de la participation des chrétiens » dans les affaires du Liban en raison de la croissance démographique des chiites et des sunnites et des vagues migratoires successives, et cela tous les rapports du monde ne pourront rien y faire.


 

Aziz Cherkaoui