Rabat célèbre le Festival international Maroc des Contes
Plus qu’un simple festival, Maroc des Contes se veut un pont entre les cultures et un laboratoire de création
Dimanche 6 juillet, la place Bab El Had à Rabat s’est métamorphosée en un espace vivant et poétique pour accueillir le lancement du programme « Art de la Halqa », dans le cadre de la 22e édition du Festival international Maroc des Contes.
Organisée sous le Haut Patronage de Sa Majesté le Roi Mohammed VI, cette édition, portée par l’Académie internationale Morocco Storytelling pour le patrimoine culturel immatériel, met à l’honneur les « contes de l’eau » sous le thème évocateur : « Paroles d’Eau, contes en partage ».
Des conteurs venus des quatre coins du monde
La soirée d’ouverture a plongé le public dans un univers féerique, mêlant patrimoine oral et célébration de l’imaginaire collectif. Vêtus de costumes éclatants aux couleurs de l’eau, des conteurs marocains ont captivé petits et grands par leurs récits inspirés de la mémoire populaire. Autour d’eux, des troupes artistiques venues du Maroc et d’Afrique ont animé la vaste esplanade aux sons des tambours et des trompettes, illustrant la diversité culturelle qui nourrit le festival.
La Halqa, au cœur de la transmission culturelle
La directrice du festival, Najima Thay Thay, a souligné que l’événement, qui réunit des conteurs issus de plus de 40 pays, joue un rôle pionnier dans la préservation du patrimoine immatériel. Elle a insisté sur le choix des « contes de l’eau », un thème porteur de conscience écologique, et sur la mise à l’honneur du Guerrab — le porteur d’eau — en tant que figure symbolique de la culture marocaine. Plusieurs espaces publics de la région Rabat-Salé-Kénitra accueilleront ainsi des spectacles de Halqa, (cercle) réaffirmant la place centrale de cet art dans la tradition orale marocaine.
Le conte, outil d’éducation et de sensibilisation
La conteuse et enseignante Atika Guelfaa a rappelé l’importance du conte comme vecteur de sensibilisation aux valeurs environnementales, notamment auprès des enfants. Face aux défis du changement climatique, elle utilise régulièrement le récit en classe pour transmettre l’importance de la préservation de l’eau. Elle a également souligné que les enfants, même à l’ère du numérique, restent fortement attirés par les contes, en particulier lorsqu’ils sont racontés en Darija, leur langue maternelle, qui confère aux récits une profondeur et une authenticité incomparables.
Un dialogue entre les cultures et les générations
Plus qu’un simple festival, Maroc des Contes se veut un pont entre les cultures et un laboratoire de création. Outre les veillées contées et les spectacles, le programme comprend une table ronde internationale sur « L’eau dans l’imaginaire universel humain » et un masterclass professionnel destiné à former une nouvelle génération de conteurs. L’objectif est de leur offrir des outils d’expression contemporains, à la croisée de la tradition, de la créativité et des enjeux environnementaux.
Le festival se poursuit jusqu’au 13 juillet, avec une programmation riche en émotions, en récits et en partages, célébrant l’eau comme symbole universel de vie, de mémoire et de transmission.
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