Rapport de l’OCDE: la pénurie de profs moins critique en France

Photo : PHILIPPE DESMAZES / AFP
Le taux de postes vacants d’enseignants dans l’Hexagone figure parmi les plus faibles de l’OCDE, bien qu’il ait augmenté ces dernières années.
C’est ce que relève l’organisme dans son rapport annuel « Regards sur l’éducation » (PDF) publié en début de semaine.
L’Organisation pour la coopération et le développement économiques constate ainsi que 816 postes d’enseignants n’étaient pas pourvus au début de l’année scolaire 2021-2022, soit seulement 0,1 % du total des enseignants, très en-deçà de la Suède, l’Autriche et les Pays-Bas, entre autres.
Il y a environ 2 500 postes vacants d’enseignants à la rentrée scolaire. Un chiffre largement sous-estimé selon les syndicats. La faute notamment à la réforme de la formation des enseignants qui a relevé le niveau de recrutement au niveau master.
Face à cette crise du recrutement, l’ancienne ministre de l’Education Elisabeth Borne a lancé une réforme pour permettre d’accéder aux formations puis aux métiers d’enseignant à Bac+3.
Très peu de démissions
L’OCDE souligne par ailleurs, dans un chapitre du rapport consacré à la France, que la pénurie d’enseignants est très concentrée en France sur quelques académies (Créteil, Versailles, Mayotte, la Guyane).
Malgré ces tensions, les démissions restent rares en France : 2 836 enseignants ont quitté leur poste en 2021-22, contre 1 002 en 2014-15, soit une progression modérée comparée à des pays comme le Danemark ou l’Angleterre, où jusqu’à 10 % des enseignants démissionnent chaque année.
Cette différence reflète une mobilité professionnelle moins prononcée et une culture de stabilité dans le métier en France.
Enfin, l’attractivité de la profession reste limitée par les rémunérations : les professeurs des écoles gagnent en moyenne 26 % de moins que les autres diplômés de l’enseignement supérieur, un écart susceptible de freiner les vocations, notamment dans les matières scientifiques ou techniques, où la concurrence avec le secteur privé est forte.
