Relations France-Algérie : Laurent Nuñez veut renouer le dialogue

 Relations France-Algérie : Laurent Nuñez veut renouer le dialogue

Laurent Nuñez, récemment nommé ministre de l’Intérieur, affirme vouloir marquer « une rupture dans la forme » par rapport à son prédécesseur, Bruno Retailleau. (Photo : Alain JOCARD / AFP)

Après plusieurs mois de tensions entre la France et l’Algérie, Laurent Nuñez a annoncé sa volonté de vouloir renouer le dialogue entre les deux pays.

« Il faudra forcément qu’il y ait un bougé là-dessus », affirmait Laurent Nunez au micro de France Inter (19 octobre). Le nouveau ministre de l’Intérieur paraissait déterminé à renouer le dialogue entre Paris et Alger. Depuis plus d’un an, les deux nations se rendent coup pour coup dans une crise diplomatique larvée.

« Je comprends que la tension qu’il y a actuellement avec l’Algérie fait qu’on n’a plus de relation sécuritaire avec eux, d’échanges sécuritaires. Pour un ministre de l’Intérieur, c’est un problème, c’est un gros problème », a déclaré Laurent Nuñez. Ce dernier confirmait sa volonté de reprendre les échanges d’informations, primordiaux pour la sécurité, l’antiterrorisme et le narcotrafic.

Laissez-passer

Emprisonnement de l’écrivain Boualem Sansal, ou encore refus d’Alger d’accueillir ses ressortissants sous obligation de quitter le territoire français (OQTF), dont l’auteur de l’attentat au couteau de Mulhouse (22 février), les éléments de discorde se sont multipliés depuis un an.

L’objectif de Laurent Nuñez est clair : « On a 40 % d’Algériens dans les centres de rétention administratifs (…) Il faudra évidemment qu’on ait de nouveau la reprise du flux des laissez-passer. Je vais m’y atteler ». Les ressortissants algériens sont les plus interpellés en situation irrégulière en France avec 33 754 personnes en 2024. Cependant, le ministre de l’Intérieur indiquait ne pas avoir pris contact avec son homologue algérien à ce jour.

Accord de 1968

Le 19 janvier dernier, l’ex-ministre de l’Intérieur, Bruno Retailleau évoquait l’éventualité de mettre fin à l’accord franco-algérien de 1968, considérant qu’il était « daté » et qu’il avait « déformé l’immigration algérienne ». Pour rappel, cet accord bilatéral confère un statut unique aux ressortissants algériens, en matière de circulation, de séjour et d’emploi.

Interrogé sur le sujet, Laurent Nuñez a écarté toute modification de cet accord à court terme : « Il y a cet accord, il fonctionne, il n’est pas complètement parfait, je vous le concède, mais pour l’instant, ce n’est pas à l’ordre du jour ».