Sur internet, des femmes dénoncent le cyberharcèlement

La surfeuse et youtubeuse française Manon Lanza pose lors d’une séance photo à Paris, le 13 septembre 2023. Victime d’une vague de haine et de sexisme sur les réseaux sociaux, elle a été prise pour cible après son accident survenu lors d’une course automobile entre influenceurs, le 9 septembre 2023. (Photo : BERTRAND GUAY / AFP)
Face au déferlement de messages haineux sexistes, des journalistes et influenceuses accusent le manque de modération des plateformes.
« Retourne dans la cuisine », « Je vais te mettre une balle dans la tête », « Ta gueule, sale pute »… Ces femmes évoquent des vagues « coordonnées » de centaines, voire de milliers de personnes qui se mettent soudainement à les dénigrer. Or, ces commentaires n’enfreignent pas les règles. La modération est donc inexistante.
Selon la dernière enquête de l’association Féministes contre le cyberharcèlement, 84 % des victimes de cyberviolences sont des femmes et 74 % des agresseurs sont des hommes. Meta affirme supprimer tout contenu contrevenant à ses politiques et appliquer des règles strictes contre les discours de haine.
« Gâché la course »
La sportive Manon Lanza a, par exemple, été la cible d’un déferlement de haine après son accident de voiture en 2023 au GP Explorer, organisé par le Youtubeur Squeezie. Des tweets sexistes tels que « Femme au volant, mort au tournant » ont été publiés.
Alors qu’elle est sous perfusion à l’hôpital, les haters lui reprochent d’avoir « gâché » la course de son concurrent avec qui elle a eu un carambolage. Elle n’a d’ailleurs pas été réinvitée pour la nouvelle édition du GP Explorer.
4 103 signalements
Meta recommande le recours aux « mots cachés » ou aux « limites », des outils permettant aux personnalités publiques de masquer les messages et commentaires d’utilisateurs qui ne les suivent pas ou qui viennent de les suivre.
En 2024, la plateforme numérique d’accompagnement des victimes a enregistré 4 103 signalements, soit une augmentation de 25 % par rapport à 2023, selon les chiffres de la police nationale.