Tunisie. Agressions contre les journalistes : le SNJT tire la sonnette d’alarme

 Tunisie. Agressions contre les journalistes : le SNJT tire la sonnette d’alarme

Siège du SNJT

Une unité de veille du Syndicat National des Journalistes Tunisiens (SNJT) a recensé pas moins de dix-huit cas d’agression à l’encontre des journalistes durant le seul mois de mai 2025. Un indicateur préoccupant pour la liberté de la presse dans le pays.

Ainsi dans ce rapport mensuel basé sur le monitoring et publié mercredi 18 juin sur le site officiel du SNJT, l’équipe en question a fait savoir que les victimes de ces violences travaillent dans quatorze institutions médiatiques (9 nationales et 5 étrangères) réparties comme suit : 4 sites électroniques, 4 radios, 4 télévisions, ainsi qu’un journal et une agence de presse.

 

Seize journalistes concernés

Les agressions ont touché 16 journalistes dont 10 femmes et 6 hommes. Il s’agit, selon le même rapport de 4 cas d’agression physique, 4 cas de harcèlement, 2 cas de poursuite judiciaire et deux cas d’intimidation. Les journalistes ont été, aussi, victimes d’ingérence éditoriale (un cas) et d’agression verbale (un cas).

Le SNJT précise : « les responsables de ces agressions sont des fonctionnaires publics, des activistes sur les réseaux sociaux, des agents de sécurité, des citoyens, des responsables gouvernementaux, mais aussi des enseignants et des responsables locaux ».

En guise de recommandations dudit rapport, l’unité appelle le Parlement à respecter le droit des journalistes à couvrir ses travaux et à lever tous les obstacles à la liberté de circulation dans ses locaux. Elle l’invite également à respecter le droit de couvrir les séances des commissions afin que l’opinion publique puisse suivre l’évolution des travaux parlementaires avant de les soumettre au débat public et au contrôle populaire.

Au chapitre de ses doléances, l’unité a enfin appelé la présidence du gouvernement à la suspension des circulaires entravant le droit d’accès à l’information et à l’activation du principe de publication automatique des données et rapports relatifs à ses activités. Elle a en outre appelé le ministère de l’Intérieur à assurer la protection nécessaire des journalistes lors de la couverture des manifestations et des rassemblements.

Le SNJT souligne la nécessité de « reddition des comptes » aux agents de sécurité impliqués dans des violences contre des journalistes. La centrale syndicale invite le ministère de l’Intérieur à activer le rôle de sa cellule de crise en plus de transmettre la liste des personnes chargées de cette cellule au SNJT afin de faciliter la coordination pour assurer la sécurité des journalistes au cours de leurs missions.

 

>> Lire aussi : Le SNJT dénonce des pressions sur les journalistes du secteur public