Tunisie. Le SNJT dénonce des pressions sur les journalistes du secteur public

 Tunisie. Le SNJT dénonce des pressions sur les journalistes du secteur public

Le Syndicat national des journalistes tunisiens (SNJT) a dit rejeter mardi 24 septembre « toute volonté de contrôle exercée sur les contenus de l’Agence Tunis Afrique-Presse », la principale agence du secteur public tunisien. Ses journalistes portent depuis aujourd’hui des brassards rouges en signe de protestation.

 

Après le remplacement jeudi dernier de la PDG de la Télévision nationale, et à désormais moins de deux semaines du jour J du scrutin présidentiel, la pression s’accentue sur les médias étatiques estime le principal syndicat des journalistes dans le pays : « la Direction générale ainsi que la direction de la rédaction de l’Agence Tunis Afrique-Presse (TAP) posent des restrictions et exercent des pressions sur les journalistes afin de les dissuader de s’acquitter de leurs devoirs », a en effet fustigé le Syndicat dans un communiqué publié ce lundi.

Le Syndicat dit ainsi fermement rejeter le retour à ces pratiques, tout en invitant les journalistes de TAP à se préparer à des actions de protestation, dont notamment le port d’un brassard rouge et la tenue d’une réunion générale au siège de l’Agence pour examiner d’éventuelles mesures à prendre au cas où les ingérences dans la rédaction venaient à ne pas cesser.

 

Le desk des actualités politiques en ligne de mire

Le Syndicat a affirmé avoir reçu plusieurs avis depuis le début de la campagne électorale en vue de la présidentielle du 6 octobre, concernant en outre des pressions visant à « assujettir » les différents desks de la Rédaction, particulièrement le desk d’actualité politique au sein de la TAP au centre de récentes tensions.

« Les principales restrictions se manifestaient notamment par des harcèlements quotidiens, des interférences dans les dépêches, de manière à porter atteinte au professionnalisme des journalistes. Elles portaient aussi sur l’appui d’une position au détriment d’une autre et l’introduction de modifications dans les dépêches sans consulter les responsables des desks », détaille le syndicat. De plus, d’importants événements d’actualité n’ont pas bénéficié d’une couverture médiatique, ajoute la même source.

D’après le syndicat, le directeur de la rédaction « poursuit ces pratiques malgré ses engagements répétés à ne plus interférer dans le contenu des dépêches, avant ou après leur diffusion, de manière à préserver leur valeur informative et professionnelle ».

Le SNJT rappelle que lors d’une réunion précédente avec le PDG de l’Agence, en présence du directeur de la rédaction, les journalistes de TAP avaient présenté une série de recommandations visant à garantir une couverture journalistique objective et impartiale, conformément aux standards journalistiques et à l’éthique de la profession.

Les journalistes de l’Agence TAP ont enfin soulevé lors de la réunion divers défis auxquels ils sont confrontés au quotidien, citant essentiellement la censure et l’annulation de la couverture de certaines activités en concomitance avec la campagne électorale en cours.

Seif Soudani