Tunisair voit les choses en grand pour la saison estivale 2018

 Tunisair voit les choses en grand pour la saison estivale 2018

Ancien officier de l’armée de l’air tunisienne


Le PDG de Tunisair, Elyes Mnakbi, prévoit la réalisation de chiffres records, pendant la saison estivale 2018, s’agissant du nombre des voyageurs qui devrait dépasser selon lui les 4 millions de personnes, mais aussi en termes de revenus.


En poste depuis fin 2016, année où cet ancien colonel de l’armée de l’air succédait à Sarah Rejeb à la tête de la compagnie aérienne nationale, Elyes Mnakbi a engagé un certain nombre de réformes dont l’adhésion à la convention open sky fin 2017, et plus globalement la mission de faire oublier l’image d’une compagnie associée aux retards.


 


2008, année de référence pré-révolution


Dans une déclaration vendredi en marge de la conférence sur le rôle de la transparence dans l’amélioration de la rentabilité du secteur du transport, Mnakbi a ainsi assuré que les chiffres dépasseront pour la première fois les indicateurs de 2008, une année de référence pour l’entreprise, 10 ans plus tard.


« La saison sera exceptionnelle au vu du retour des Tunisiens à l’étranger qui coïncide avec la saison de pèlerinage et le transport des fans de l’équipe nationale de football vers la Russie, via 12 vols », s’est-il félicité.  


Et d’ajouter que Tunisair va assurer, comme chaque année, le transport de la plus grande partie de touristes qui affluent sur la Tunisie, dans la mesure où les tarifs qu’elle propose ne peuvent être concurrencés par les compagnies tierces. Mais ce contexte euphorique ne l’a pas dispensé de faire état des pertes financières que subit le transporteur national, contraint d’appuyer le secteur touristique qui représente 7 à 8% de l’économie du pays.


 


La location d’appareils, une pratique alternative à l’achat


D’après le responsable, Tunisair pâtit par ailleurs de difficultés logistiques dont le manque d’avions, avec un parc qui compte 28 appareils dont 24 seulement fonctionnent à plein régime, alors que le reste est en maintenance.


Il a indiqué en outre que la compagnie a loué deux avions de type A340 pour assurer le transport des pèlerins. Trois autres appareils seront quant à eux réservés aux Tunisiens résidents à l’étranger ainsi qu’aux vols charters destinés aux touristes visitant la Tunisie.


Mnakbi a enfin fait savoir que Tunisair a abandonné son programme visant l’acquisition des avions, estimant que la stratégie de la compagnie se focalisera désormais sur la location d’avions de ligne, « une politique qui s’adapte à ses conditions financières ».


Le PDG a estimé que la location des avions s’effectuera sur le long terme, 12 ans en moyenne, à condition que l’appareil soit acquis par Tunisair, à la fin de cette période, ce qui permettrait au transporteur national de verser son prix sur des tranches annuelles, rappelant que le prix d’un avion avoisine généralement les 100 millions de dinars tunisiens.


Concernant enfin les retards récurrents toujours constatés pour un certain nombre de vols, Mnakbi a imputé ceci au manque d’avions et d’agents mais aussi à l’infrastructure actuelle de l’aéroport Tunis – Carthage, « inadaptée au nombre de voyageurs ». Ce principal aéroport du pays fait l’objet ces derniers mois de travaux d’envergure afin d’en agrandir la capacité.  


 


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Seif Soudani