Un racisme quotidien aux impacts insidieux

 Un racisme quotidien aux impacts insidieux

Illustration – Photo de Clement MAHOUDEAU / AFP

Il est souvent inconscient et touche tous les pans de la société. C’est la conclusion du rapport annuel de la Commission nationale consultative des droits de l’homme (CNCDH).

La CNCDH met en garde contre le racisme dit « ordinaire ». Ses effets sont bien réels sur la santé mentale et physique de ses victimes. « Plus insidieux que le racisme clairement assumé », le racisme du quotidien « englobe des attitudes et comportements souvent banals, difficilement détectables dans la mesure où ils s’expriment de façon naturelle » à travers des « attitudes » et des « pratiques généralement admises par l’entourage », souligne la Commission nationale consultative des droits de l’homme, une instance consultative chargée de conseiller les pouvoirs publics.

Charge raciale

Le racisme s’exprime davantage aujourd’hui « autour de différences culturelles et identitaires ». Sa forme « la plus crue » est « en net recul dans l’opinion », selon le rapport, qui précise qu’en 2024, la croyance qu’il existe des races supérieures à d’autres était partagée par 5,2 % des personnes interrogées.

Le racisme commence dès le plus jeune âge, avec des actes allant des blagues anodines aux agressions physiques graves, basées sur l’origine, l’apparence ou l’appartenance présumée à une religion. Ces faits ont quasiment triplé en un an dans les établissements scolaires : 3 600 actes racistes et antisémites ont été recensés en 2023-2024, selon des chiffres de l’Éducation nationale.

Les enfants issus de l’immigration sont exposés « très tôt » aux discriminations, qui se manifestent chez les adolescents par un « stress chronique », des « maux de tête », de « l’hypertension » jusqu’à « la dépression », observe la CNCDH. Le racisme au quotidien « induit une charge raciale due à l’hypervigilance constante face aux discriminations potentielles ».