Vague de recours contre les transferts dans le quartier de haute sécurité

 Vague de recours contre les transferts dans le quartier de haute sécurité

Vendin-le-Vieil (Pas-de-Calais). Vue générale du centre pénitentiaire de Vendin-le-Vieil. (Photo : François Nascimbeni / AFP)

Une série de détenus conteste leur placement dans les quartiers de haute sécurité. Des recours se multiplient partout en France contre les conditions de détention.

Deux recours doivent être examinés cet après-midi par le tribunal administratif de Lille. L’avocate des plaignants conteste leurs décisions de placement au sein du Quartier de lutte contre la criminalité organisée de la prison de Vendin-le-Vieil (Pas-de-Calais).

L’un de ses clients est « un condamné définitif engagé dans une démarche de réinsertion, rendue impossible ou extrêmement compliquée ». L’autre ne répond pas aux critères, selon elle. Deux autres recours similaires seront examinés demain, le 26 août, à Lille.

D’autres juridictions ont déjà été saisies, notamment à Caen, Versailles, Amiens, mais aussi Paris, où une requête a été rejetée: les juges du fond devront se prononcer dans les prochains mois.

Gérald Darmanin visé par une plainte

Entre fin juillet et début août, 88 détenus, majoritairement en détention provisoire, ont rejoint ce nouveau quartier pour narcotrafiquants au sein de la prison de Vendin-le-Vieil.

Parmi eux figure Mohamed Amra, dont l’évasion sanglante en mai 2024 dans l’Eure a coûté la vie à deux agents pénitentiaires. Une vingtaine de détenus ont déjà saisi la justice administrative pour contester leur transfert.

Parallèlement, l’Association des avocats pénalistes a saisi le Conseil d’État pour obtenir l’annulation du décret autorisant ces quartiers, et le ministre de la Justice Gérald Darmanin est visé par une plainte pour abus d’autorité devant la Cour de justice de la République.

Le Conseil d’État a rejeté fin juillet un référé-suspension visant à suspendre ce décret, dans l’attente d’un examen sur le fond. D’autres recours, introduits devant des juges de la liberté et de la détention, ont quasiment tous été jugés irrecevables, selon l’administration pénitentiaire.