Violences et menaces : des agents de la Brav-M face à la justice

 Violences et menaces : des agents de la Brav-M face à la justice

Illustration – Des policiers de la Brav-M lors d’une manifestation contre la réforme des retraites, le 18 mars 2023, à Paris. (Photo : Geoffroy VAN DER HASSELT / AFP)

Le procès des policiers de la Brav-M reprend devant le tribunal correctionnel de Bobigny, après une première journée d’audience le 3 avril.

Deux gardiens de la paix de la brigade de répression de l’action violente motorisée ont été renvoyés devant la justice par le parquet pour des faits de violences par personne dépositaire de l’autorité publique et menaces de violences réitérées envers un étudiant tchadien.

Après la diffusion de l’intégralité du fichier audio de 23 minutes, Souleyman Adoum Souleyman se remémore à la barre cette soirée où il a été violemment arrêté par les policiers.

Il raconte avoir subi une « balayette », mis au sol par un agent de la Brav-M avant même qu’un mot ne lui soit adressé. Dans la foulée, un policier effectue une palpation de l’étudiant, lui touchant fermement les parties génitales en lui disant : « tu n’as pas de couilles, toi ».

Pour ce geste, l’étudiant accuse le gardien de la paix d’agression sexuelle et les dix agents de cette brigade de complicité d’agression sexuelle.

Deuxième gifle

Après ce geste, l’étudiant est amené dans une rue à proximité et assis dos au mur, aligné avec six autres jeunes arrêtés. « Efface ton sourire », lui demande un des agents de la Brav-M qui lui assène une première gifle, puis une deuxième.

« Toi, je t’aurais bien pété les jambes. (…) La prochaine fois qu’on vient, tu monteras pas dans le car pour aller au commissariat, tu vas monter dans un autre truc qu’on appelle ambulance pour aller à l’hôpital », menace un deuxième policier.

Délibéré au 7 juillet

Lors de la première journée d’audience en avril, à la barre, les deux policiers poursuivis par le parquet ont peiné à expliquer les violences et menaces qu’ils reconnaissent avoir infligées au jeune étudiant.

« Dans l’enregistrement, à aucun moment M. Souleyman ne manque de respect », a souligné le président du tribunal, « votre phrase aujourd’hui, c’est « ma main a heurté son visage ». Non, vous l’avez giflé », a-t-il fustigé. L’interrogatoire des huit policiers cités à comparaitre a débuté ce matin et le délibéré de ce procès sera rendu le 7 juillet.