Eurovision 2026 : Israël maintenu dans la compétition, les Pays-Bas annoncent leur boycott

 Eurovision 2026 : Israël maintenu dans la compétition, les Pays-Bas annoncent leur boycott

Des délégués quittent le siège de l’UER après la première journée de l’assemblée générale à Genève, le 4 décembre 2025. Les organisateurs ont confirmé la participation d’Israël à l’Eurovision 2026 malgré les critiques. Fabrice COFFRINI / AFP

Après deux années de tensions et d’appels à l’exclusion d’Israël, l’Union européenne de radiotélévision (UER), réunie en assemblée générale les 4 et 5 décembre, a finalement décidé de maintenir le pays au sein du concours. Dans la foulée du vote, le diffuseur néerlandais Avrotros a annoncé qu’il se retirait de l’édition 2026 qui doit se dérouler en mai à Vienne.

 

La présence d’Israël était contestée depuis 2024 par plusieurs délégations, qui réclamaient son exclusion en raison de la guerre à Gaza et d’accusations de non-respect du règlement.

Pour éviter une rupture, l’UER avait proposé une série de nouvelles règles destinées à apaiser les tensions et à mieux encadrer la compétition. Ces mesures semblent avoir convaincu la majorité des membres et permis au diffuseur israélien KAN d’éviter le sort réservé au Bélarus et à la Russie.

Néanmoins, le maintien d’Israël continue de provoquer des remous. Les Pays-Bas ont été les premiers à officialiser leur boycott, et d’autres pays pourraient suivre.

Ces derniers mois, la direction de l’UER a multiplié les discussions pour tenter de trouver un compromis satisfaisant. Plusieurs délégations – notamment l’Espagne, l’Irlande, les Pays-Bas et la Slovénie – avaient prévenu qu’elles quitteraient la compétition si Israël restait.

Les critiques se sont intensifiées depuis l’édition 2025 : la RTVE espagnole dénonçait un « génocide perpétré à Gaza », tandis qu’Avrotros accusait Israël « d’ingérences » et « d’instrumentalisation politique ».

L’UER redoutait non seulement la perte de ces participants, mais aussi une baisse de financement et une diminution de l’audience. L’Espagne, membre des Big Five, et les Pays-Bas comptent parmi les plus gros contributeurs financiers – Madrid avait versé plus de 300 000 euros pour l’édition 2025.

À l’inverse, plusieurs gouvernements défendaient fermement la présence d’Israël.

En Autriche, pays hôte en 2026, le secrétaire d’État Sepp Schellhorn a qualifié les appels au boycott de « stupides et vains », tandis que le chancelier Christian Stocker parlait d’une « erreur fatale » en cas d’exclusion.

En Allemagne, le chancelier Friedrich Merz jugeait « inacceptable » de remettre en cause la participation israélienne et menaçait lui aussi de se retirer si Israël était exclu.

Pour rétablir la confiance, l’UER avait consulté ses membres et proposé plusieurs réformes :

  • réintégration des jurys professionnels lors des demi-finales, avec obligation pour eux de signer une déclaration d’impartialité ;
  • réduction du nombre de votes autorisés par téléspectateur, de vingt à dix, pour limiter les campagnes massives ;
  • surveillance accrue des campagnes promotionnelles « disproportionnées », notamment quand elles proviennent de gouvernements ou d’agences publiques.

Ces mesures ont été largement approuvées, évitant un vote direct sur la participation d’Israël.

Si certains diffuseurs, comme la NRK norvégienne, se sont dits satisfaits des nouvelles règles, d’autres ont réaffirmé leur opposition.

Le président de la RTVE assurait encore récemment que sa position n’avait « pas changé » et accusait l’UER d’avoir plongé l’Eurovision dans « la plus grande crise interne de son histoire ».

Reste à savoir si les délégations les plus critiques finiront par s’aligner ou opteront pour le boycott, à l’image des Pays-Bas.

Les prochaines déclarations des diffuseurs devraient éclairer la situation alors que l’UER doit publier, d’ici la fin du mois, la liste finale des participants à l’édition 2026.

L’Eurovision parviendra-t-il à rassembler toutes ses délégations autour de la table ou devra-t-il faire face à de nouveaux départs en série ? La réponse devrait tomber dans les prochaines semaines.

 

> Sur le même sujet :

Eurovision : plus de 60 anciens participants demandent l’exclusion d’Israël du concours

Participation d’Israël à l’Eurovision : la télévision publique espagnole propose un « débat »

Eurovision : Israël accepte de modifier sa chanson pour ne pas être expulsé

La participation d’Israël à l’Eurovision suscite la controverse

Eurovision : L’Islande sanctionnée pour des banderoles palestiniennes