Participation d’Israël à l’Eurovision : la télévision publique espagnole propose un « débat »

 Participation d’Israël à l’Eurovision : la télévision publique espagnole propose un « débat »

Eurovision 2025, à Bâle, en Suisse. (FABRICE COFFRINI / AFP)

Imagine-t-on un instant France Inter ou France 2 oser exiger un débat sur la participation d’une candidate israélienne à l’Eurovision ? Eh bien, c’est exactement ce que vient de faire le groupe public espagnol RTVE.

Face aux « inquiétudes » suscitées par « la situation à Gaza », RTVE a officiellement adressé une lettre à l’Union européenne de radio-télévision (UER), organisatrice du concours, pour remettre la présence d’Israël sur la table des discussions.

Dans son courrier, RTVE réclame sans détour « l’ouverture d’un débat sur la participation au concours de la télévision publique israélienne (KAN) », comme le précise le groupe dans un communiqué.

L’enjeu est de taille : l’Eurovision oppose les diffuseurs publics des pays participants, chacun choisissant son candidat. Si KAN est exclue, Israël disparaît de la compétition.

RTVE se montre pourtant prudent : tout en « réitérant son soutien » au concours, le diffuseur espagnol admet que « la situation à Gaza et la participation de la télévision publique KAN suscitent des préoccupations au sein de la société civile espagnole ».

Le message est clair : « Il serait approprié que l’UER reconnaisse l’existence de ce débat et prévoie un espace de réflexion entre les diffuseurs membres de l’UER sur la participation de la télévision publique israélienne », conclut RTVE.

La pression monte ailleurs en Europe. En Finlande, des pétitions circulent depuis fin mars pour que la chaîne publique Yle pousse à l’exclusion d’Israël de l’édition 2025. Déjà l’an dernier, la ville de Malmö avait vu des milliers de manifestants s’opposer à la présence d’Israël à l’Eurovision.

Cette année, la télévision israélienne KAN a choisi comme candidate Yuval Raphael, une rescapée de l’attaque du Hamas du 7 octobre. Un choix hautement symbolique qui ne fait qu’intensifier le débat.

Avec 37 pays en lice pour cette édition 2025 organisée à Bâle, le plus grand concours de chant au monde se retrouve une fois de plus au cœur de la tourmente politique.