3’27’49 à Paris : Azeddine Habz explose le record de France sur 1500 m

Azeddine Habz bat le record de France du 1 500 mètres datant de 2003.
Dans ces mêmes colonnes, il l’avait annoncé la veille de sa course: Azeddine Habz voulait faire tomber le record de France du 1500m. Ce vendredi soir (20 juin ) au stade Charléty, le demi-fondeur a honoré sa promesse en pulvérisant le record national du 1 500 mètres. Avec un temps canon de 3’27 »49, il s’impose au meeting de Paris, étape prestigieuse de la Ligue de diamant, et efface des tablettes la marque mythique de Mehdi Baala, qui tenait depuis 2003 (3’28 »98).
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Un record vieux de 22 ans tombe sous les acclamations
Dès les premiers mètres, le ton est donné. Habz prend place dans le trio de tête, avant de porter une accélération décisive à 500 mètres de l’arrivée. Il résiste au retour du Kényan Phanuel Kipkosgei Koech (3’27 »72) et au Britannique George Mills (3’28 »36), pour couper la ligne avec près d’une seconde d’avance sur l’ancien record national. Dans une course d’un niveau exceptionnel, 13 athlètes sont passés sous les 3’31.
La France découvre un géant. Le monde en prend note.
Ce chrono propulse Habz au 6e rang des meilleurs performeurs de l’histoire sur 1 500 m. Surtout, il signe la meilleure performance mondiale de l’année, quelques mois avant les Mondiaux de Tokyo qui auront lieu en septembre prochain. À 31 ans, celui qui est né au Maroc, impressionnant depuis le début de saison, se positionne désormais parmi les favoris mondiaux du demi-fond.
« C’est incroyable », souffle Habz, les larmes aux yeux
« À Paris, c’est magique. Ma mère était là pour m’encourager et ça m’a donné des ailes. Je me suis senti porté dans les 400 derniers mètres. C’est incroyable… Je n’arrive pas encore à réaliser », a-t-il réagi au micro de La Chaîne L’Équipe. Sur ses chaussures, il avait inscrit le chiffre 3’28 comme objectif. Il a fait mieux.
Et ce n’est peut-être qu’un début. Car Habz ne s’en cache pas : son rêve ultime reste le record du monde, propriété depuis 1998 de son idole de jeunesse, le Marocain Hicham El Guerrouj (3’26 »00). Un rêve fou ? Pas pour celui qui vient de faire tomber une marque que l’on croyait intouchable depuis plus de deux décennies.
Baala transmet le témoin, avec admiration et ambition
L’ancien recordman, Mehdi Baala, aujourd’hui directeur des équipes de France, était là, au bord de la piste, pour assister à la scène. Il n’a pas attendu une seconde pour aller féliciter son successeur. « Je suis très heureux pour Azeddine. Il n’y a pas de regret, juste de la fierté. Ce qu’il a montré, c’est très fort. Je lui ai dit à l’oreille : maintenant, pense au record du monde », a-t-il confié.
Un raz-de-marée tricolore sur la piste
En emmenant la course sur des bases folles, Habz a aussi permis à quatre autres Français de battre leur record personnel : Flavien Szot, Pierrick Jocteur-Monrozier, Romain Mornet et Paul Anselmini. Tous ont réalisé les minima pour les Mondiaux. Seule ombre au tableau : trois places seulement sont disponibles en équipe de France.
L’été d’Habz ne fait que commencer
Ce record, au-delà de son immense portée symbolique, confirme l’entrée d’Azeddine Habz dans la cour des très grands. Le demi-fond français tient un leader, un moteur, un rêveur… et peut-être, bientôt, un homme capable d’ébranler la légende El Guerrouj.