Le Comte de Bouderbala : « Des profils négligés en France seront encouragés à l’étranger »

 Le Comte de Bouderbala : « Des profils négligés en France seront encouragés à l’étranger »

crédit photo : Jean-Philippe Bouchard Productions


Après avoir présenté pendant huit ans son premier one-man show dans toute la France, l’humoriste revient avec un second spectacle qu’il jouera sur la scène du domaine d’O lors du festival Arabesques (qui se déroule du 10 au 22 Septembre à Montpellier)


Parlez-nous de votre nouveau spectacle que vous ­allez jouer sur la scène du festival Arabesques ?


Comte de Bouderbala 2 est une suite du premier spectacle avec des thèmes aussi variés que la religion, l’amour, les discriminations, la chanson française, les Etats Unis, le sport… Il était prêt depuis un moment, mais le succès du premier opus était tel qu’il m’a permis de tourner partout en France et de faire venir plus d’1,2 million de spectateurs, que je remercie sincèrement. En fait, j’avais vraiment envie d’aller à la rencontre du public et de convaincre chaque soir les gens les yeux dans les yeux pour éviter de dépendre de la promotion médiatique habituelle. Et j’ai bien fait, car Comte de Bouderbala 2 a conquis plus de 550 000 personnes en deux ans et demi d’exploitation, donc merci et encore merci au public de me faire confiance.


 


En vous écoutant, on a la sensation que vous encouragez les jeunes, notamment des quartiers, à aller tenter leur chance à l’étranger. Pourquoi ?


Ce que je dis aux jeunes, pas seulement des quartiers, qui affrontent des difficultés d’insertion en France à cause du chômage ou des discriminations, c’est de persévérer, de partir à l’étranger, de travailler dur et de revenir en France. Ils auront de facto une vision différente. Après, comme dit l’adage, nul n’est prophète en son pays. Ce n’est pas parce qu’on ne rencontre pas de succès ici que ça ne marchera pas ailleurs, bien au contraire. Souvent, des ­profils négligés en France seront encouragés à l’étranger. Il faut tenter le coup en y allant, en prenant des risques et en y croyant pour mieux revenir, ou pas. En France, il y a de nombreuses opportunités mais aussi beaucoup de conservatisme et, ne nous voilons pas la face, des stigmatisations, parfois. Je pense qu’on peut les éviter. Une personne qui crée son propre travail et qui est efficace dans ce qu’elle propose subira peu de stigmatisations.


 


Vous êtes né en Seine-Saint-Denis, un département souvent dépeint négativement dans les médias. Avez-vous le sentiment que ce regard change avec le temps ?


Je ne suis pas sûr que l’image évolue beaucoup, car le traitement médiatique fait très mal. Surtout quand certaines chaînes de télé font leur beurre sur le dos des habitants de ces quartiers. Après, des clichés resteront toujours des clichés, même si on se bat depuis des années pour convaincre les gens qu’on ne peut pas juger un département sur des faits divers… Je leur conseille de se faire leur propre opinion et de venir voir sur place ce qu’il s’y passe. C’est comme partout, il y a du bon et du moins bon, comme dans les spectacles d’humour. 

Jonathan Ardines