À Saint-Ouen, une place au nom de Lounès Matoub : un hommage vibrant à un poète de la liberté

Le Maire de Saint-Ouen, Karim Bouamrane, inaugure la place Lounès Matoub. Crédit photo : Marwen Farhat
Ce samedi 31 mai (matin), à l’angle de la rue du Landy et de la rue Saint-Denis, ils étaient plus de 500 à se rassembler pour un moment de mémoire, d’émotion et de reconnaissance. La Ville de Saint-Ouen a officiellement inauguré la place Lounès Matoub, en présence de sa veuve, Nadia Matoub, ainsi que de ses sœurs et beaux-frères, venus spécialement pour l’occasion. Le maire Karim Bouamrane a conduit la cérémonie, entouré d’élus, d’habitants, de familles et de nombreux amoureux de la culture kabyle.
« On n’assassine pas la liberté. On n’assassine pas l’art. On n’assassine pas la poésie », a déclaré le premier édile, ajoutant que Lounès Matoub « chantait l’Algérie. Il chantait la Kabylie. Il chantait la justice. Il chantait la liberté. »
Le nom de Lounès Matoub, désormais inscrit dans l’espace public de Saint-Ouen, rend hommage à un homme dont la voix n’a jamais cessé de porter les idéaux de démocratie, de justice et de dignité.
Une voix pour les sans-voix
Assassiné en 1998, Lounès Matoub reste une figure centrale de la mémoire kabyle et algérienne. Poète, auteur-compositeur de plus de trente albums, rescapé de tentatives d’assassinat, il symbolise le combat pour la culture amazighe et la liberté d’expression.
« Sa musique apaise, elle rend la nostalgie moins douloureuse. Elle fait revivre le pays, ici, à Saint-Ouen », a encore souligné le maire, saluant aussi la famille Moula, proche du chanteur et implantée à Saint-Ouen depuis de longues années.
Une minute de silence a précédé un moment musical, où les chansons du chanteur ont été reprises en chœur par les participants, dans un élan de fraternité et de mémoire. « Ici, cette place, c’est la leur. C’est la vôtre. C’est la nôtre. Qu’elle devienne un lieu de fête, de rencontre, de mémoire, de liberté », a conclu Karim Bouamrane.
Un hommage à toutes les traversées
Au-delà de la figure de Lounès Matoub, la cérémonie a aussi rendu hommage à toutes les familles issues de l’immigration, notamment algérienne, qui ont contribué à façonner Saint-Ouen. Lounès Matoub disait en 1995 : « Je préfère mourir pour mes idées que mourir de lassitude dans mon lit. »
Aujourd’hui, à Saint-Ouen, ces idées trouvent un ancrage concret, une place qui les incarne. Une place de mémoire vivante, de poésie et de liberté.
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