Attaque de l’Ocean Viking : plainte déposée, Etats européens visés

Fin août, le navire de SOS Méditerranée avait été victime de coups de feu de la part des garde-côtes libyens. L’ONG a déposé une plainte et pointé la responsabilité des Etats européens.
« L’impunité doit cesser. Nous espérons que cette plainte mettra fin à l’engrenage de violences », indiquait Sophie Beau, co-fondatrice et directrice générale de SOS Méditerranée France, dans un communiqué (8 octobre).
Mardi (7 octobre), l’ONG a déposé une plainte contre X devant le parquet de Marseille, suite à l’attaque contre l’Ocean Viking, le 24 août dernier. L’objectif de cette action en justice, pour « tentative d’assassinat » et « association de malfaiteurs », est de confondre les auteurs de cette attaque. De plus, SOS Méditerranée a demandé que la justice se prononce sur la responsabilité des institutions et Etats européens.
Attaque
« Sans aucun avertissement ni ultimatum, deux hommes à bord du patrouilleur [garde-côtes libyens, ndlr] ont ouvert le feu sur notre navire humanitaire, nous soumettant à des tirs incessants pendant au moins vingt minutes », révélait SOS Méditerranée dans un communiqué du 25 août.
Après avoir déjà secouru 87 personnes, le 24 août, l’Ocean Viking, navire de recherche et sauvetage affrété par l’ONG, recherchait une nouvelle embarcation en détresse, avec l’autorisation du centre de coordination italien.
Selon l’ONG, c’est à ce moment-là que les garde-côtes libyens ont ordonné au navire de quitter la zone et de « mettre le cap vers le nord ». Alors que l’Ocean Viking obtempérait, les garde-côtes ont ouvert le feu. Plus d’une centaine de balles ont été tirées en direction du navire selon les membres de l’organisation.
Responsabilités
« Il n’est pas acceptable que l’UE finance et cautionne la violence des garde-côtes libyens envers des personnes qui sont prises au piège en Libye, des interceptions brutales et des retours forcés vers l’enfer libyen et les attaques en mer contre les humanitaires », s’indignait Sophie Beau, dans le communiqué d’hier. SOS Méditerranée y dénonçait « un nouveau seuil dans le cycle d’intimidations et de violences » en Méditerranée centrale.
Avec cette plainte, l’ONG veut non seulement mettre en lumière la responsabilité de la chaîne de commandement de la Garde côtière libyenne mais aussi la responsabilité des Etats européens : « Elle [la plainte de SOS Méditerranée, ndlr] entend également amener la justice à se prononcer sur la possible responsabilité des institutions et des États européens qui continuent de financer, former et équiper ces forces, en toute connaissance de leurs pratiques violentes ».
Cette action en justice intègre une action plus large des humanitaires européens ayant pour but la « suspension de tout soutien financier, matériel et opérationnel de l’Union européenne et de l’Italie aux garde-côtes libyens ».

