Avant son examen au Sénat, le projet de loi immigration peine à convaincre

 Avant son examen au Sénat, le projet de loi immigration peine à convaincre

Senat / Paris. Xose Bouzas / Hans Lucas / Hans Lucas via AFP

Prochainement, le projet de loi asile et immigration sera débattu au Sénat puis à l’Assemblée nationale. Cependant, pour l’instant, il semble faire l’unanimité contre lui…

« Projet de loi pour contrôler l’immigration, améliorer l’intégration », c’est le nom exact du nouveau projet de loi asile et immigration, comme il est plus communément appelé. En commission des lois dès demain (15 mars), il sera débattu au Sénat à partir du 28 mars, puis à l’Assemblée nationale. « Faussement présenté comme « équilibré », il traduit la volonté du gouvernement de continuer à freiner à tout prix les migrations des personnes exilées jugées indésirables, par un renforcement continu des mesures sécuritaires et répressives », selon la Cimade, association d’aide aux réfugiés, qui déplore « une frénésie législative sur ce sujet, avec plus de 20 lois en près de 40 ans ».

« Nouveautés »

Dans le texte dévoilé en décembre dernier, le gouvernement mettait en avant deux « nouveautés ». La première, pour aider les secteurs en pénurie de main-d’œuvre, il annonçait, à titre expérimental, la création d’un titre de séjour « métiers en tension ». La seconde, la création d’une carte de séjour pluriannuelle, concernant les professionnels de santé, intitulée « Talent-professions médicales et de pharmacie ». Une tribune, écrite par des associations de défense des droits des migrants (25 janvier), regrettait une « vision utilitariste » d’une « main d’œuvre potentielle, qui n’a droit qu’à des propositions de régularisations précaires, limitées aux métiers dits « en tension » ».

Équilibré ?

C’était une volonté du gouvernement, proposer une réforme sur l’immigration qui soit équilibrée. C’est pourquoi ce texte a été porté par un ex-PS, Olivier Dussopt, ministre du Travail, et un ex-LR, Gérald Darmanin, ministre de l’Intérieur. Ni franchement de gauche, ni franchement de droite, ce projet de loi peine à convaincre. Les premiers pointent des mesures trop proches des idées d’extrême-droite, quand les seconds estiment que ces mesures ne vont pas assez loin. La majorité arrivera-t-elle à convaincre avec ce projet de loi ? Verdict cet été.

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Charly Célinain